À partir du 14 juin, le Royal Opera House proposera des représentations de Madame Butterfly, dans une mise en scène qui redonnera sa place à la tradition japonaise dont s’est inspirée Giacomo Puccini. Dans cette perspective, l’institution londonienne a consulté pendant un an des experts de la culture nippone et des universitaires japonais.
Madame Butterfly a déjà été jouée 416 fois par le Royal Opera House
C’est bien la version créée en 2002 par le célèbre duo de metteurs en scène Moshe Leiser et Patrice Caurier qui sert de base à Madame Butterly de Giacomo Puccini qui sera proposée du 14 juin au 1er octobre sur la scène de Covent Garden à Londres, mais les responsables du Royal Opera House (ROH) ont souhaité y apporter des modifications « plus en phase avec le contexte historique de l’histoire » qui, comme on le sait, se déroule principalement au Japon.
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Oliver Mears, le directeur du ROH, explique que « l’opéra de Puccini est un chef-d’œuvre. Cependant, il est aussi un produit de son époque. Pour cette reprise de la production classique de Moshe Leiser et Patrice Caurier, nous avons souhaité élaborer une Butterfly à la fois fidèle à l’esprit de l’original et authentique dans sa représentation du Japon ». Les dirigeants de la maison londonienne ont, à cet effet, consulté pendant un an des experts et des universitaires japonais.
La main gauche de Suzuki doit toujours être posée sur sa main droite
Pas question donc de révolutionner une œuvre déjà jouée 416 fois par le Royal Opera House (la 9e la plus interprétée par l’institution) mais lui apporter des touches plus « authentiques ». Ainsi Sonoko Kamimura, consultante en mouvements, s’est attachée plus particulièrement au « raffinement de la posture et l’ajustement du placement en particulier. En veillant, par exemple, à ce que la main gauche de Suzuki se pose toujours au-dessus de sa droite ou que les gestes de Cio-Cio-San reflètent l’éducation du personnage ».
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Parallèlement aux représentations de l’opéra se tiendra, au sein de Covent Garden, une exposition, supervisée notamment par le Dr Satona Suzuki, maître de conférences en japonais et en histoire japonaise moderne, dans laquelle seront présentés des images historiques et des portraits récemment réalisés dans les salles de travail du ROH afin de démystifier le processus de renaissance et explorant notamment les modifications apportées aux perruques, aux costumes et au maquillage.
Philippe Gault