Etats-Unis : Palm Beach propose le plus grand festival d’opéra en public depuis le début de la pandémie de Covid 19

© Don Ramey Logan - Wikimedia Commons

Si la grande majorité des opéras sont fermés en raison de la pandémie de Covid-19, le Palm Beach Opera (PBO), en Floride, a décidé de profiter du climat tropical pour organiser un grand festival en plein air jusqu’à la fin du mois de février.

Puccini et Mozart à l’affiche du festival proposé par le PBO

Environ un millier de spectateurs sont attendus par représentation pour l’événement qui a débuté vendredi avec La Bohème de Giacomo Puccini et comptera en tout 6 spectacles étalés sur 9 jours. Cela en fait le plus vaste festival d’opéra devant un public depuis l’apparition du coronavirus aux États-Unis. L’amphithéâtre extérieur du Palm Beach Opera possède une capacité d’accueil de 6000 sièges, rendant la distanciation physique possible. Masques et vérifications de température sont obligatoires pour y accéder. Malgré sa grande taille, « l’espace est en réalité très convivial », assure le chef d’orchestre David Stern, qui dirige La Bohème de Puccini et La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart dans le cadre du festival. Selon lui, les voix des chanteurs sont assez puissantes pour porter à travers l’amphithéâtre, où se jouera aussi Pagliacci, l’opéra de Ruggero Leoncavallo.

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L’orchestre aura tout de même un effectif réduit, avec 2,5 mètres de distance entre les musiciens d’instruments à cordes et 3,5 mètres entre ceux d’instruments à vent, explique David Stern. « Nous voulions avoir des chanteurs expérimentés qui ont déjà fait ce type de concert, qui connaissent les rôles, et qui peuvent aller au-delà du chant de base pour créer quelque chose de très spécial », précise-t-il au sujet du répertoire très classique du festival. « Nous avions besoin d’envoyer un signal, alors qu’il y a si peu ou pas de spectacles aux États-Unis, pour dire: Nous ne faisons pas juste quelque chose, nous le faisons en grand », insiste le chef d’orchestre.

 

En octobre, l’opéra d’Atlanta a donné une série de concerts sous chapiteau

Depuis que le coronavirus a poussé les opéras à annuler ou du moins à réduire considérablement leurs saisons, les institutions doivent faire preuve d’inventivité pour tenter de survivre. En octobre, l’Atlanta Opera a tenu une série de concerts sous un chapiteau. Les paroles intégraient des références au coronavirus, certains chanteurs portaient des masques, d’autres s’époumonaient dernière une vitre de plexiglas. Bien qu’inhabituelles, ces représentations sont considérées comme vitales pour de nombreux artistes pour rester pertinents, perfectionner leur talent et surtout ne pas sombrer dans la déprime.

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« Quand j’ai été privé de ma première série de spectacles, à l’été 2020, j’ai été frappé par une dépression très très rapide, soudaine et inquiétante », confie le baryton-basse Ryan Speedo Green, qui interprète Colline dans La Bohème. Une anxiété partagée par d’autres artistes lyriques, comme Isabel Leonard, la mezzo-soprano qui joue Musetta dans la même œuvre. « Beaucoup d’entre nous ont rapidement épuisé leurs économies », raconte-t-elle. « A presque 40 ans, beaucoup se retrouvent à devoir presque repartir de zéro ». 

Philippe Gault (avec AFP)

 

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