Autriche : L’Orchestre symphonique de la radio de Vienne, dirigé par Marin Alsop, sous la menace de coupes budgétaires

Crédit : Theresa Wey/RSO

Sous la pression du gouvernement autrichien, l’ORF (radiodiffuseur public) a annoncé un plan d’économie drastique d’ici 2026. Parmi les conséquences de cette décision, des coupes budgétaires considérables pour l’Orchestre Symphonique de la Radio, qui pourrait disparaître s’il ne trouve pas de financement alternatif.

 

Marin Alsop est la directrice musicale du RSO depuis 2019

300 millions d’euros d’économies à réaliser d’ici 2026, c’est ce qu’a annoncé Roland Weissmann, le président de l’ORF à son conseil d’administration. C’est la conséquence de l’évolution, à terme, de la redevance payée par les contribuables autrichiens. Si la plupart des grandes entités de l’ORF sont relativement épargnées par cette décision, il n’en est pas de même pour le Radio-Symphonieorchester dont les responsables craignent sa disparition pure et simple.

 

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L’institution, dont Marin Alsop est la directrice musicale depuis 2019 et qui se produit au Musikverein et au Konzerthaus de Vienne, risque en effet de voir sa subvention annuelle de 9 millions d’euros réduite à néant. Angelika Möser, la directrice artistique du RSO espère toutefois sauver le financement public de la formation d’ici le 23 mars, date à laquelle statuera le Conseil de fondation de l’ORF. « Nous nous battrons ! Et si vous, en Autriche, terre de musique, pensez pouvoir vous passer de l’orchestre symphonique de la radio ORF, ce serait un signal fatal pour l’ensemble du paysage musical européen »  a-t-elle déclaré.

 

Matthias Naske (Konzerthaus) : « La fermeture du RSO serait un acte barbare et violerait l’identité culturelle de l’Autriche » 

Depuis l’annonce de ce plan d’austérité qui menace l’existence du RSO, les réactions se multiplient dans le secteur culturel viennois. Pour les responsables de l’Orchestre philharmonique de Vienne : « Le RSO représente un atout culturel irremplaçable et capital pour l’Autriche et bien au-delà de ses frontières. Son absence dans le paysage musical diversifié autrichien ouvrirait une énorme brèche ». Selon Matthias Naske, directeur du Wiener Konzerthaus : « La fermeture du RSO serait un acte barbare et violerait l’identité culturelle de l’Autriche ». Même indignation pour Stephan Pauly, le patron du Musikverein qui estime que « Sans le RSO, l’histoire de la musique à Vienne aurait pris un cours différent. Il est inconcevable qu’elle se poursuive sans cet orchestre d’une telle importance ».

Philippe Gault

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