Patrick Pelloux était l’invité de Renaud Blanc dans la matinale de Radio Classique ce lundi 12 juillet. Le président de l’Association des Médecins Urgentistes de France attend que le chef de l’Etat « franchisse un cap pour le présent et l’avenir proche », face à la propagation du variant Delta.
Patrick Pelloux dénonce l’indécence de ceux qui ne se vaccinent pas
Malgré l’enthousiasme du déconfinement, la baisse de la propagation du Covid est en stagnation du fait du variant Delta. L’allègement du port du masque et la réouverture de certains lieux facilitent la transmission du virus. Pour autant, les politiques ne peuvent être tenus pour seuls responsables de cette situation sanitaire estime Patrick Pelloux. « Sincèrement qui aurait fait mieux que ce gouvernement ? » demande-t-il. En revanche, il dénonce le fait que des Français hésitent encore à se faire vacciner. D’après lui, « ce comportement frôle l’indécence puisque certains pays ne disposent pas du vaccin ou encore de la gratuité garantie par la sécurité sociale ».
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Si 53% des Français ont reçu une dose de vaccin et 40% deux doses, Patrick Pelloux considère qu’il faut rendre la vaccination obligatoire aux soignants puis à l’ensemble de la population afin de se débarrasser du Covid. Ce virus, en plus d’avoir fait des milliers de morts, a fait trembler la démocratie en bouleversant les élections souligne-t-il. En outre, « parmi les 100 000 personnes qui sont mortes au cours de ces derniers mois en France, la plupart serait probablement encore en vie si elles avaient pu disposer du vaccin ». Notre seule chance de nous en sortir réside donc dans la vaccination rappelle Patrick Pelloux.
Vaccination des soignants : une erreur d’appréciation au départ
Des dizaines de millions de personnes ont été vaccinées à travers le monde, et le tout a été étroitement surveillé, le vaccin est donc sûr, affirme le président de l’Association des Médecins Urgentistes de France. Or, des milliers de soignants ne sont pas encore vaccinés et Patrick Pelloux estime que cela s’explique en partie par une erreur d’appréciation au départ. « La vaccination des soignants a été classifiée selon l’âge, alors qu’elle aurait dû l’être selon le risque ». Ainsi des médecins qui étaient dans des bureaux sans contact avec des malades du Covid, ont pu se faire vacciner, pendant que des infirmières, de moins de 50 ans, qui travaillaient en réanimation n’ont pas pu l’être, explique-t-il. Cette ambiguïté a fait naître une forme de défiance, pourtant Patrick Pelloux assure qu’il est assez aisé de convaincre le personnel soignant, qui ne l’a pas encore fait, de se faire vacciner. En effet, « ces personnes sont là pour soigner et non pour transmettre une maladie ».
Alexandra Legrand