Travail : Que faut-il penser de la semaine de 4 jours ?

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Alors que le télétravail s’est largement développé lors de la crise du Covid, une autre tendance se développe dans l’organisation du travail. C’est la semaine de 4 jours.

Seuls 2,4 % des salariés à temps complet ont une durée hebdomadaire de travail comprise entre 32 heures et 35 heures

Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a indiqué en février 2022 que son entreprise regardait de près ce sujet. Ce serait une vraie révolution alors que l’entreprise emploie plus de 36.000 salariés en France. Mais le sujet est encore embryonnaire. Seuls 2,4 % des salariés à temps complet ont une durée hebdomadaire de travail comprise entre 32 heures et 35 heures, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail. Les entreprises qui ont sauté le pas disent constater une amélioration du bien-être et de la productivité.

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L’idée est de mieux rééquilibrer la vie personnelle et professionnelle explique Nizar Alachbili, qui depuis la pandémie constatait de plus en plus de mal-être dans ses équipes. Le président de Ténor a donc instauré la semaine de 4 jours. Ses 100 salariés travaillent du lundi au jeudi sans perte de salaire. Une manière aussi d’attirer des talents : « c’est un vrai secteur d’attractivité car nous sommes dans un secteur de transformation numérique qui est sous tension en termes de ressources humaines. On a réussi à attirer 20 nouveaux talents. Au bout d’un moment les salaires sont tellement corrects que ce n’est plus un levier de différenciation ». Ce chef d’entreprise est conscient qu’au début il y a une perte de productivité : « de manière individuelle et à court terme forcément, puisque l’on travaille 32h au lieu de 35h mais à moyen-long terme la qualité du travail est au rendez-vous car les salariés seront beaucoup plus épanouis et donc plus efficaces ».

 

Un quart des Français seraient prêts à écourter leur semaine contre des journées ou une baisse de salaire

Il y a un changement de mentalités, note le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise qui a sondé ses adhérents. La moitié est prête à expérimenter cette semaine de 4 jours. Pour Emeric Oudin, président du réseau patronal : « la semaine de 4 jours fait partie des innovations managériales. Cela n’est pas faisable partout car il y a des business model qui ne le permettent pas. Ça n’est pas évident de changer les méthodes de travail et encore moins dans un restaurant par exemple ». Cela est aussi plus difficile à appliquer dans les très petites entreprises. Depuis l’automne 2021 dans la région de Valence, l’Espagne finance l’expérimentation de la « semaine courte » dans 200 entreprises, dans la perspective de l’étendre à tout le pays. D’après l’étude « Workforce View 2020 », du spécialiste RH ADP, un quart des Français seraient prêts à écourter leur semaine contre des journées ou une baisse de salaire.  

Emilie Valès 

Ecoutez le reportage d’Emilie Valès à 5’00 : 

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