Tique et maladie de Lyme : Une carte de France des zones à risques

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A l’approche de l’été et des balades en nature, les risques de se faire piquer par une tique augmentent. Cet insecte est responsable chaque année de plusieurs dizaines de milliers de cas de maladie de Lyme. Ainsi, les spécialistes appellent à une grande vigilance, et réfléchissent à des mesures afin d’éviter au maximum les contaminations.

Plus de 14 % de la population mondiale a eu la maladie de Lyme

Il fait beau et chaud, c’est la pleine saison des balades mais aussi des tiques. Le monde, et particulièrement l’Europe, doit de plus en plus faire attention à ces acariens qui se nourrissent de sang de mammifères et qui transmettent la maladie de Lyme. Selon une méta-analyse américaine (rassemblant les résultats de plusieurs études), plus de 14 % de la population mondiale a eu la maladie de Lyme. En France, chaque année, entre 25 000 et 68 530 cas sont diagnostiqués, après la piqûre d’une tique. Pour prévenir les risques, une équipe de chercheurs s’est lancée dans la réalisation d’une carte de France indiquant les zones à tiques. A l’avenir, des bulletins de « risque tiques » pourront être diffusés, en cas de prolifération importante, pour permettre à chacun d’éviter le plus possible les zones infestées.

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Durant l’été, seuls la haute montagne et le pourtour méditerranéen sont épargnés par les tiques. Désormais toutes les forêts et les prairies sont à risque. Isabelle Lebert, de l’Institut de la recherche agronomique, conseille donc de bien se protéger : « il faut dans l’idéal porter des vêtements longs et mettre les chaussettes par-dessus le pantalon. On peut également utiliser des répulsifs ou partir en balade avec un tir-tique afin de retirer l’insecte le plus rapidement possible en cas de piqûre ». En effet, 20% des tiques portent la bactérie Borrelia. En se gorgeant de sang, elles injectent cette bactérie qui va alors migrer dans la peau, nous explique le professeur Frédéric Laurent de l’Institut des agents infectieux du CHU de Lyon : « au départ, seule la zone de morsure est visible au centre de la piqûre. Ensuite si la bactérie migre, on observe au fur et à mesure un aspect rouge inflammatoire. A ce stade, si le patient est pris en charge et qu’il est mis sous antibiothérapie la bactérie est éradiquée à tous les coups ».

Des tests PCR pour trouver la bactérie sont en cours d’élaboration

Pourtant, si aucun traitement n’est pris dans les 30 jours suivant l’apparition de ces rougeurs, certains patients avec un système immunitaire défaillant peuvent développer la maladie de Lyme : « au stade 2 de la maladie, l’aspect rouge disparaît localement. Il y a ensuite une diffusion de la bactérie qui peut migrer vers les articulations et déclencher des douleurs articulaires. Cette bactérie peut également atteindre le système nerveux central et générer des méningites ». Selon Frédéric Laurent, les traitements antibiotiques restent efficaces. Le plus compliqué demeure en fait le diagnostic tant les symptômes sont multiples. Ainsi, des tests PCR pour trouver la bactérie sont en cours d’élaboration. 

Rémi Pfister 

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister : 

 

Carte de score des habitats favorables à la tique Ixodes ricinus en France métropolitaine © I. Lebert et al. Habitat suitability of Ixodes ricinus tick in France using multi-criteria analysis. Geospatial Helath Vol.1 Source : Inrae

 

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