Procès du faux-playboy de Montpellier : Plus de 340 femmes violées par un retraité

Christophe.Finot / wikimedia commons

Le Monde relate ce jeudi 28 octobre un fait divers scabreux : Jack Sion, 74 ans, s’est fait passer pour un playboy sur les sites de rencontre pour obtenir des relations sexuelles consenties de femmes aux yeux bandés.

« Pourquoi ne pas avoir enlevé le masque ? » « J’avais peur d’être déçue »

Jack Sion est jugé devant la cour criminelle de l’Hérault depuis lundi. Ce procès est au cœur des interrogations de l’époque sur l’emprise et ce que le Monde appelle « l’extension du domaine du viol ». Jusqu’où peut-on tromper pour séduire ? Les femmes qui ont cru faire l’amour avec l’homme idéal alors qu’elles allaient au lit de leur plein gré avec un septuagénaire ont-elles été sous emprise et donc violées ? Le Monde et le Parisien-Aujourd’hui en France racontent d’un côté le faussaire, de l’autre 342 femmes de 19 à 50 ans, célibataires ou divorcée, tout juste séparées, avec ou sans enfant. A chaque fois, la même méthode de drague. Une correspondance longue, une voix séduisante au téléphone, il est courtois, respectueux. Mais il est prudent. Pas de rendez-vous dans les bars ou au restaurant. Jack propose à ces femmes un jeu érotique façon 50 nuances de Grey, dans le noir. Rendez-vous leur est donné chez lui, interphone, cinquième étage, porte ouverte, la jolie voix indique à sa visiteuse la salle de bain, pour qu’elle s’y déshabille et se bande les yeux puis la guide jusqu’au lit. C’est excitant.

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Certaines ont pris l’avion pour le rencontrer, une partie d’entre elles se méfiera et tournera les talons en découvrant un appartement miteux mais nombreuses sont celles qui vont tomber dans le panneau. Après l’amour, les femmes abusées enlèvent leur bandeau, découvrent un homme mature qui n’a rien à voir avec le playboy d’Internet. La plupart s’en vont honteuses ou terrorisées, l’une reviendra et sympathisera prenant le vieil homme en pitié, allant jusqu’à faire son ménage. Mais en 2014, une femme porte plainte, suivie par d’autres. Je vous passe la longue procédure judicaire. Pour le Monde cette affaire soulève « des questions vertigineuses sur la liberté et ses risques, sur la sexualité et ses ombres, sur la séduction et la manipulation, sur le fantasme et la réalité, sur la confiance et la crédulité, le mélange de la vie virtuelle et la vraie vie ». A l’une des plaignantes, le président demande, « mais pourquoi ne pas avoir enlevé le masque ? » Et la jeune femme répond : « j’avais peur d’être déçue ».

David Abiker

 

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