David Le Bars était l’invité de la matinale de Guillaume Durand ce jeudi 6 janvier. Le Secrétaire général du Syndicat des commissaires de la Police nationale a évoqué le meurtre par balles d’un policier à Avignon lors d’un contrôle de routine sur un lieu de deal, un acte odieux qui est selon lui le marqueur d’une société de plus en plus violente et de la « fragilisation de l’institution police ».
David Le Bars : « Une délinquance ordinaire se répand avec une violence extraordinaire »
David Le Bars ne manque pas de transmettre ses condoléances à la famille du policier tué à Avignon, père de deux filles, laissant une famille derrière lui : « deux familles sont détruites, sa famille et la grande famille de la police qui se retrouve avec un nouveau drame (…) cela pose le problème de la violence qui monte dans notre société ».
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David Le Bars s’inquiète de la prolifération des armes chez les trafiquants de drogues : « on a en tête ces images à Valence où des voyous sortent dans la rue et font des concours de tirs à balles réelles, ces démonstrations de forces sont de plus en plus nombreuses (…) ces armes sont utilisées pour s’exhiber ou se retourner contre les policiers (…) elles viennent de partout, c’est un véritable marché mondial et la capacité des gens d’en acheter n’a aucune limite ». Ces armes, associées à une violence qui augmente dans nos sociétés, est un cocktail plus que dangereux selon David Le Bars : « cette délinquance ordinaire se répand avec une violence extraordinaire (…) c’est une violence déraisonnable et gratuite déchaînée par un contrôle futile sur un point de vente de stups, il y a 10 ou 15 contrôles de ce type par jour quand on est policier du quotidien ».
Dépénalisation du cannabis : « Ceux qui pensent que la légalisation va régler le problème de l’ordre public se trompent lourdement » affirme David Le Bars
Alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se veut toujours ferme face au trafic de drogue, un rapport parlementaire soutenu par des députés La République en Marche propose une « législation encadrée ». Ces débats sur la dépénalisation sont insupportables et contre-productifs dans ce contexte selon David Le Bars : « c’est très bien s’il y a un effet de santé publique, mais ceux qui pensent que la légalisation va régler le problème de l’ordre public se trompent lourdement (…) depuis 20 ans le cannabis attire de plus en plus de clients, mais c’est le taux de THC qui attire, et ce marché là, l’Etat ne pourra pas le saisir et il restera au main des dealers ».
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David Le Bars compte sur la classe politique pour montrer l’exemple et redorer le blason de la police en France : « on est sans doute à un tournant, un policier du quotidien qui perd la vie cela va faire très mal dans les rangs, il faut que toute la société soit derrière ses forces de l’ordre et que les politiques montrent l’exemple ». En 2022, la sécurité semble se dessiner comme une thématique majeure de campagne, et la classe politique doit être en mesure de faire une auto-critique du modèle français dans le cadre d’un débat serein, ce dont le le Secrétaire général du Syndicat des commissaires de la Police nationale doute grandement : « on risque un débat de récupération et d’agitation qui ne fera pas avancer une chaîne pénale qui mérite d’être regardée de près (…) a-t-on une chaîne pénale prête à faire face à ces menaces qui augmentent ? (…) Est-ce que dans nos pays voisins la violence se déroule comme cela ? On est dans une situation grave ».
Rémi Monti
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