Stéphane Manigold, restaurateur, président du groupe Eclore et porte-parole du collectif Restons Ouverts était l’invité de la matinale sur Radio Classique. Interrogé sur la question du pass sanitaire et sur le futur proche de la profession de restaurateur, celui-ci fait preuve de beaucoup d’optimisme.
Restaurants: les Français « sont venus massivement consommer » au mois de juillet
Alors qu’Augustin Lefebvre lui demande si le pass sanitaire constitue le coup de grâce pour la profession, Stéphane Manigold lui répond qu’il ne faut pas « crier avant d’avoir mal ». Le contrôle du pass sanitaire « n’est pas difficile à mettre en place pour les restaurateurs », un simple scan permet de distinguer les personnes qui sont autorisées à entrer de celles qui ne le sont pas, souligne-t-il. Une chute de la fréquentation des restaurants, à l’instar de celle qu’ont connue les cinémas, ne l’inquiète pas outre mesure car le restaurateur fait confiance au « patriotisme français ». Si le nombre de touristes en France est passé de 90 à moins de 50 millions cette année, les Français « sont venus massivement consommer », ce qui s’est fait ressentir dans les chiffres du mois de juillet.
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Seule ombre au tableau, le contrôle du pass sanitaire pour accéder aux terrasses, confirmé par le ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, Alain Griset. Si Stéphane Manigold espère que le conseil constitutionnel, qui se prononcera jeudi, revienne sur cette mesure, il souhaite avant tout que la vaccination progresse afin de sortir de la crise. Et si certains restaurateurs ont affiché leur refus de réaliser un contrôle du pass sanitaire à l’entrée de leur établissement, ce mouvement ne saurait être qu’un « phénomène à la marge », estime-t-il.
Pénurie de main-d’œuvre : 150 000 emplois vacants contre 300 000 avant la crise
Interrogé quant au manque de main-d’œuvre au sein de la profession, le président du groupe Eclore rappelle qu’il y avait 300 000 emplois vacants avant la crise, contre 150 000 aujourd’hui. Ce manque est non seulement en baisse, mais le restaurateur assure que ces postes trouveront preneurs à la rentrée. La situation pourrait toutefois s’avérer problématique pour « les petits bars et restaurants gérés seulement par un couple comme les PMU », reconnaît-il. Mobiliser quelqu’un pour le contrôle du pass sanitaire alors même que le personnel est déjà insuffisant en salle pourrait devenir difficile. Stéphane Manigold compte toutefois sur le bon sens et le discernement des Français pour gérer au mieux la situation.
Alexandra Legrand