Football : Quelles mesures existent pour limiter les violences dans les stades ?

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L’Olympique lyonnais a écopé de match à huis clos jusqu’au 8 décembre suite au jet d’une bouteille d’eau par un supporter lyonnais, sur le capitaine de l’Olympique de Marseille, Dimitri Payet, lors de la rencontre opposant les deux clubs, dimanche.

« C’est la survie du football français qui est en jeu »

Encore une fois, la violence s’est invitée au stade et les pouvoirs publics comptent bien sévir. Une réunion doit se tenir aujourd’hui réunissant la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ainsi que les représentants de la ligue de football professionnelle (LFP), la fédération française de football, le corps arbitral et les dirigeants de club. L’objectif est d’en finir avec ces violences qui ont émaillé la première partie du championnat. Mais aujourd’hui, comment répondre à ces débordements ? « C’est la survie du football français qui est en jeu », a prévenu Roxana Maracineanu. Pour la ministre déléguée chargée des sports, il est temps d’agir.

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Les premiers concernés sont les clubs qui face aux supporters violents, ont du mal à sévir, explique Dominique Bodin, sociologue, spécialiste de l’hooliganisme : « Il n’y a pas de réelles négociations dans beaucoup de clubs. Les clubs préfèrent un stade vivant et qui fait du bruit et cela est dommageable ». Pourtant les sanctions existent : dissolution de clubs de supporters ou encore interdiction de stade pour les plus violents. Une mesure de moins en moins appliquée : 270 en 2019 contre 720 dix ans plus tôt. Pour Dominique Bodin, c’est là où il faut insister, mais pas seulement : « il faut jouer sur la prévention au niveau des supporters les plus jeunes : leur expliquer ce qui peut être fait et ce qui ne doit pas être fait. C’est comme cela que sur le long terme, on arrivera à trouver des solutions ». Les sanctions prononcées sont souvent collectives comme les matches à huis clos. Des punitions handicapantes pour tous les fans, mais indolores pour les auteurs de violences, estime Pierre Barthélémy, avocat de plusieurs groupes de supporters : « on n’utilise pas la base de notre Etat de droit c’est-à-dire la réponse pénale pour suivre individuellement les responsables d’un mauvais comportement pour qu’ils répondent de leurs actes ».

Le gouvernement réunit les acteurs du football aujourd’hui, pour lutter contre ces violences

Lors de la réunion d’aujourd’hui il pourrait être question de la généralisation dans tous les stades de France, des filets anti-projectiles, comme c’est déjà le cas à Nice. Une protection installée suite, déjà, à un jet de bouteille contre le même Dimitri Payet en août lors du match OGC Nice–OM. Le jet de bouteille au visage de Dimitri Payet fait écho aux multiples incidents qui ont enflammé les stades en cette première moitié de saison. Des incidents entre Nice et Marseille, entre Lille et Lens ou encore à Angers.

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Face à cette multiplication des violences dans les stades, le gouvernement souhaite et réunit les acteurs du football, aujourd’hui, pour lutter contre ce phénomène. Pourtant, l’une des causes est simple selon Kilian Valentin, porte-parole de l’Association nationale des supporters. Après de longs mois d’absence de supporters dans les stades, de nombreux outils à disposition des clubs pour contrer les débordements, ont tout simplement disparu. Selon lui, il faut revoir l’organisation des matchs : « il y a des mesures supplémentaires qui peuvent incomber au niveau de l’organisation du match et qui sont à la base, de la responsabilité des supporters comme ca a été le cas pour le match Lens-Lille avec la mise en place d’un filet pour séparer la tribune des locaux et des visiteurs. Il en va de même à Nice avec cette pose de filet face à Marseille. Ce sont des choses qui ont été pensées et qu’il faut simplement mettre en place. Il y a certains stades qui ne sont plus habitués à recevoir du public et qui ne savent plus comment gérer le flux de supporters et organiser dans de bonnes conditions les espaces visiteurs ».

Eric Kuoch

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch : 

 

Ecoutez le témoignage de Kilian Valentin au micro d’Eric Kuoch : 

 

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