Eric Caumes, chef du service épidémiologique de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, était l’invité de Bernard Poirette ce lundi 16 novembre. Il est revenu sur la stratégie du gouvernement risquée de tout « miser sur le vaccin » dans la lutte contre la Covid 19. Il s’agit d’une erreur selon lui car les « les opposants au vaccin sont trop nombreux ».
« Dans l’Est, le virus n’est pas arrivé à Mulhouse lors du rassemblement évangélique en février 2020 mais à Colmar en novembre 2019 » d’après Eric Caumes
Interrogé par Bernard Poirette sur la situation de l’épidémie, Eric Caumes a expliqué ne pas être en mesure de dire si la situation était sous contrôle. « La situation à la Pitié-Salpêtrière ne représente pas le reste du pays car l’Île-de-France est nettement moins touchée » a-t-il déclaré.
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L’infectiologue est aussi revenu sur son livre « Urgence sanitaire », paru aux éditions Robert Laffont. Dans ce livre, il raconte une histoire des épidémies, expliquant « comment les méthodes utilisées aujourd’hui (isolement, aération) viennent en fait du Moyen-Âge ». Il reprend également la chronologie de l’arrivée du virus en France, écrivant que « dans l’Est, le virus n’est pas arrivé à Mulhouse lors du rassemblement évangélique en février 2020 mais à Colmar en novembre 2019 ».
Eric Caumes estime que « la France manque de moyens humains pour avoir une stratégie de prévention aussi efficace que les pays asiatiques et ainsi éviter une troisième vague »
Le médecin s’est aussi exprimé sur les restrictions de liberté qu’il juge « indispensables car les services de santé sont saturés ». Il a toutefois regretté certains choix du gouvernement, pointant du doigt l’échec du déconfinement. Dans une situation ou l’épidémie ne se propage pas partout de la même manière, Eric Caumes a par ailleurs estimé qu’il « aurait fallu être un peu plus régionaliste ».
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Enfin, l’infectiologue a jugé que « si l’on n’arrive pas à faire de la prévention, il y aura une troisième vague ». Il a déclaré que la stratégie « tracer tester isoler » avait été réussie par les pays asiatiques, alors que la France en est aujourd’hui incapable car « elle manque de moyens humains et n’est donc pas capable d’aller assez vite ». Il a également désigné le risque qui était de « tout miser sur le vaccin ». Ce serait selon lui « une erreur stratégique car une trop grande partie de la population est contre le vaccin ».
Antoine Mouly
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— Radio Classique (@radioclassique) November 16, 2020