Covid 19 : « l’épidémie n’est pas du tout maîtrisée », affirme Karine Lacombe

Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris était l’invitée de Guillaume Durand ce mardi 15 décembre. Alors que ce 15 décembre est marquée par la fin du confinement et le mise en place d’un couvre-feu de 20h à 6h, Karine Lacombe a déclaré que « situation n’était pas du tout maîtrisée » et qu’il ne faut « absolument pas lever les gestes barrières ».

« Nous ne sommes pas dans le tout sanitaire mais dans un compromis constant » déclare Karine Lacombe

Alors que la France entame un deuxième déconfinement, Karine Lacombe a expliqué que le gouvernement était à « la recherche d’un compromis entre d’un côté les mesures sanitaires nécessaires et de l’autre le besoin de faire redémarrer l’économie, de répondre aux questions de libertés et de garder Noël ». Elle a mis en garde quant à ce déconfinement, appelant à ne « surtout pas lever les gestes barrières » et affirmant que « l’épidémie n’est pas du tout maîtrisée ». En effet, la situation sanitaire en France est aujourd’hui plus grave comparée à celle qui était lors du premier déconfinement.

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Interrogée par Guillaume Durand sur la différence entre les 5000 cas de contamination par jour demandé par Emmanuel Macron il y a un peu plus de 15 jours et la réalité aujourd’hui qui est bien supérieure, Karine Lacombe a répondu qu’il est « impossible de prévoir avec exactitude l’impact des mesures », ajoutant qu’avec le froid, « le virus est plus difficile à maîtriser ». « Nous ne sommes pas dans le tout sanitaire mais dans un compromis constant » a-t-elle ensuite expliqué. Ces compromis nuisent notamment au secteur culturel ou à la restauration. Karine Lacombe s’est montrée compréhensive envers ces milieux, tout en approuvant leur fermeture, affirmant que de nombreuses études « montrent que le virus se transmet dans ces lieux ».

 

Karine Lacombe affirme que « sans vaccin il n’y aura pas de fin de l’épidémie »

L’Allemagne d’Angela Merkel fait pression sur les autorités européennes pour accélérer le processus de validation des vaccins. Karine Lacombe a commenté cette information d’abord en disant que « sans vaccin il n’y aura pas de fin de l’épidémie ». Elle a ensuite précisé que « l’achat de vaccin se fait au niveau européen et que la France n’en aura pas moins que les autres pays ». Karine Lacombe s’est également prononcée sur le vaccin AstraZeneca, soupçonné de provoquer des effets neurologiques indésirables. Elle balayé le sujet en affirmant qu’il n’y a « aucun effet secondaire neurologique avec ce vaccin ».

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Enfin, l’infectiologue s’est exprimée sur les querelles entre scientifiques qui ont animé le débat public tout le long de la crise : « ces batailles sont délétères et participent probablement à une aversion pour le vaccin ». Elle a toutefois rappelé que le mouvement anti vaccin n’avait pas attendu cette crise pour se montrer aussi fort en France. Karine Lacombe pense qu’il faudra « faire le ménage dans le milieu scientifique » et revenir sur toutes ces controverses, notamment celle de l’hydroxychloroquine.

Antoine Mouly

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