Près de 13 000 nouveaux cas de contaminations ont été enregistrés hier en France. Un chiffre qui clôt une semaine de net rebond épidémique et lors de laquelle nous sommes repassés au-dessus de la barre des 10 000 cas en moyenne, pour la première fois depuis le 11 septembre.
Les cabinets vont se remplir de personnes âgées entre 30 et 40 ans et vaccinées mais qui développent un Covid compliqué
L’augmentation est de 39% en une semaine et 7111 patients atteints du Covid sont hospitalisés. C’est 400 de plus que la semaine dernière avec un taux d’incidence de 100 pour 100 000 habitants. La reprise reste pour l’instant moins forte que nos voisins belges ou allemands et ne s’accompagne pas d’une saturation hospitalière mais il faut rester prudent. Avec le retour des vacances de la Toussaint, les cas pourraient exploser dans les jours à venir et plus les semaines passent, plus la protection des personnes vaccinées cet été va diminuer. Les cabinets de ville le remarquent déjà : cette 5ème vague amène un profil de patients que l’on avait pas revu depuis la campagne de vaccination. Malgré un schéma vaccinal complet, on reste vulnérable explique le docteur Djian, généraliste à Paris puisque l’efficacité n’est pas de 100% et avec les contaminations qui explosent, logiquement, les cabinets vont se remplir de personnes entre 30 et 40 ans vaccinées mais qui développent un Covid compliqué : « ils vont rester une bonne semaine cloués au lit avec des risques de fatigue qui traîne pendant un mois ou plus. C’est le cas de ma fille qui a eu 2 injections et qui a pourtant été très mal ».
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Plus les mois passent et plus les anticorps disparaissent dans le corps, quelles que soient les tranches d’âges. Alors dans les semaines à venir, l’infectiologue Pierre Tatevin en est certain, il faudra élargir la troisième dose à tous les plus de 30 ans : « cette double vaccination a l’air d’avoir un double effet dans le temps. La bonne nouvelle est que quand on mesure les anticorps de quelqu’un qui a reçu le troisième vaccin, ses anticorps sont beaucoup plus élevés qu’après la seconde dose ce qui permet donc d’avoir une immunité beaucoup plus durable ». Les infectiologues plaident également pour ouvrir la vaccination aux moins de 12 ans d’ici janvier car ils peuvent aussi avoir des symptômes qui durent dans le temps et sont aussi une formidable réserve de circulation virale. Autre proposition, un retour massif au télétravail pour éviter les contacts entre population, comme va l’imposer l’Allemagne dès cette semaine. Une bonne option selon l’épidémiologiste Dominique Costagliola : « compte tenu de la transmissibilité du variant Delta, parier uniquement sur le vaccin […] c’est se tromper de combat ». Elle explique que même si une personne transmet peu « intrinsèquement », mais voit beaucoup de monde, surtout en open space, elle contribuera à la dynamique de l’épidémie. Il faut donc mobiliser tous les outils possibles, poursuit-elle, « le masque, l’aération, le télétravail qui diminue les contacts ».
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :
L’épidémiologiste Dominique Costagliola au micro de Rémi Pfister :