Le civisme des Français remis en question à la une des journaux ce matin. Ces Français qui défient le Covid, c’est la une du Parisien-Aujourd’hui en France qui revient sur le carnaval marseillais, un vrai paradoxe alors que le virus fait rage, s’étonne le quotidien.
L’indiscipline française s’exporte en Espagne
Bientôt l’heure des compte titre la Provence, qui estime les dégâts de la plaisanterie à 100 000 euros. A la une de presse Océan, à Rezé en Loire-Atlantique, un autre carnaval, rassemblant cette fois 400 personnes : Irresponsables titre le journal nantais. Et puis il y a cette commerçante de Dieppe, placée en garde à vue, elle fait la une de Paris Normandie ! Dimanche elle a ouvert son commerce en dépit des consignes gouvernementales, pire elle a insulté les policiers qui venaient lui rappeler les consignes. Dans la voiture de police qui la conduisait au commissariat, cette femme de 59 ans a insulté les policiers et leur a donné des coups de pied. Elle a juré ses grands dieux pendant la garde à vue que son magasin n’était ouvert que pour faire du clic and collect. Il y a du laisser-aller dans les gestes barrières titres l’Alsace, comme un vent de relâchement pour les dernières nouvelles d’Alsace.
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En Espagne, les Français venus faire la fête créent la controverse. Saouls, hilares, le masque baissé sur le menton, voire couvrant seulement leurs yeux, ils sourient, et crient Viva Madrid, Viva la Libertad avec un fort accent français devant les caméras de la télévision espagnole. Déchaînés ils profitent des restaurants et des bars ouverts jusqu’à 23 heures. En bas de l’écran de télévision un bandeau de la chaîne : les Français prennent Madrid. Madrid paradis de la fête française. Alors évidemment les présentateurs télé sont outrés, révoltés. Le Monde raconte comment les Français s’encanaillent le week-end à Madrid alors que les habitants de la région n’ont même pas droit de la quitter. Et Noémie et Solal, étudiant français à Madrid racontent comment il reçoivent depuis quelques semaines des copains venus faire la fête à Madrid. « Ca n’arrête pas » confie Noémie au Monde, « ils passent leurs journées dans les bars et les resto, quand je rentre en France je suis choquée, on perd nos plus belles années ». La tournée des bars ou des restos ou rater sa vie, ca laisse songeur.
Carnaval de Marseille : les organisateurs appartiennent à l’ultra gauche, selon le syndicat Alliance Police Nationale
La lecture de Libération laisse également songeur notamment quand le journal rapporte les propos d’un bons connaisseur du carnaval de Marseille. Et là il faut décrypter. « Ce carnaval est issu d’une longue tradition festive et rouspéteuse proposée par des gens qui sont aussi très impliqués à travers des collectifs et des associations ». (quand le mot collectif est utilisé dans Libération, il faut être attentif). Le spécialiste du Carnaval poursuit « C’est la tradition du carnaval de faire un pied de nez au politique, de marquer la fin de l’hiver et de parler des projets qui concernent la ville en interpellant le pouvoir en place ». Un Carnaval politique en quelque sorte… Ils sont sortis à 6000 dans Marseille déguisés avec des loups pour parler des projets de la ville et interpeller le pouvoir.
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On croit rêver, on devine la Sardine un peu grosse mais la clé de tout cela est peut-être dans la lecture du Figaro. Pour Fabien Vanhemelryck le secrétaire général du syndicat Alliance Police Nationale « les organisateurs du carnaval appartiennent à l’ultra gauche et aux antifa, ils ont fait le buzz pour que leurs correspondants du sud de la France descendent à Marseille » On comprend mieux dès lors Libération qui évoque une longue tradition de désobéissance, festive, rouspéteuse. Mieux, si le carnaval avait des visées politiques c’est en raison de la gentrification du quartier de la plaine à Marseille. Bobo dehors ont tagué les carnavaliers sur des équipements collectifs.
Selon le professeur Timsit, pneumologue, on va droit vers « la réanimation dégradée ».
On laissera à Chloé comédienne le mot de la fin « depuis septembre j’ai senti que se priver du contact des autres, c’était se diriger vers une dépression profonde ». « la dépression, un autre risque sanitaire » explique Juliette, « alors je préfère prendre le risque d’attraper le Covid. Ce n’est pas une défiance pure envers le gouvernement, mais d’un besoin vital, d’être connectée à d’autres personnes ». Ou comment justifier l’incivisme collectif avec sa petite morale individuel à soi. Et là, pardonnez-moi, mais on est au cœur du problème. Juliette prend le risque d’attraper le Covid mais se fiche éperdument de le refiler plus tard à quelqu’un. Juliette veut absolument être connectée aux autres sinon c’est la dépression de l’artiste qui guette. Son besoin vital passe avant l’intérêt général. Juliette nous raconte la société d’aujourd’hui en quelque sorte.
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Juliette devrait lire le Parisien-Aujourd’hui en France et l’interview du Pr Timsit, pneumologue et chef du service de réanimation de l’hôpital Bichat. Le médecin se désole de la cacophonie, des restrictions trop molles qui s’ajoute à la défiance marseillaise. On va droit dans le mur et vers ce qu’il appelle « la réanimation dégradée ». La réanimation dégradée c’est dans deux semaines des malades dans les couloirs, c’est doubler les chambres, même pour les cas les plus graves, c’est limiter les thérapeutiques, c’est donner moins de chances aux malades faute de lits disponibles. Et le professeur Timsit évoque à son tour l’incivisme. Les enfants de certains malades sont de plus en plus agressifs, en toile de fond c’est leur propre culpabilité qui s’exprime celle d’avoir probablement fait entrer le virus dans la maison. Leur désarroi se transforme en violence, comme un moyen de défense. « Comment aider l’hôpital ? » lui demande le Parisien. Et le praticien a cette réponse : « Moins les gens resquillent plus ils permettent à l’hôpital de tenir. Mais la vraie solution, c’est la vaccination, quitte à n’administrer que des premières doses ». 100 000 vaccinés aujourd’hui ce sont 40 morts de moins demain.
David Abiker