Qu’est-ce qui doit nous effrayer le plus ? Les catastrophes nucléaires ou le projet Biomilq en gestation en Caroline du Nord, aux Etats-Unis et qui n’a de bio que le nom ? L’Opinion vous raconte ce matin le projet de cette start-up créée par deux femmes qui consiste à cultiver du lait humain.
Lait maternel cultivé : Biomilq parle d’un compromis entre la santé du bébé, le bien-être des parents et l’environnement
L’idée est simple. Des mamans qui peuvent allaiter et qui voudraient le faire, fourniraient leurs propre cellules afin qu’elles soient multipliées, mise en culture pour fournir un lait qui leur est ensuite retourné. Biomilq parle d’un compromis entre la santé du bébé, le bien-être des parents et l’environnement . Voilà une technologie qui ouvre un abîme de questions bioéthiques : peut-on au nom du changement climatique et du bien-être animal faire du corps de la femme une commodité, séparer cette femme de ses fonction symboliques les plus puissantes ?
A lire aussi
Certains vous dirons qu’il n’y a plus besoin d’une mère et d’un père pour avoir un enfant mais l’Opinion insiste : peut-on accepter qu’un produit humain aussi chargé émotionnellement que du lait maternel devienne un bien marchand ? Et que diront les féministes tiraillées entre la conquête de la liberté du corps et la relégation de ce corps à la fonction de simple productrices de cellules ? Que chacune et chacun donne la tétée selon sa conscience, voilà ma conclusion.
David Abiker