Karine Lacombe était l’invitée politique de la matinale de Bernard Poirette ce vendredi 22 janvier. La cheffe de service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine à Paris a évoqué l’éventualité d’un nouveau confinement, qu’elle estime très probable d’après l’analyse de la situation actuelle et l’émergence de nouveaux variants.
Vacciner 45 millions de Français d’ici le 30 juin ? Karine Lacombe reste confiante
A l’heure où 1/3 des départements dénoncent un problème d’approvisionnement et repoussent des rendez-vous de première voire de deuxième vaccination, Karine Lacombe explique simplement cette situation par « une demande de vaccins plus élevée que le rythme de fabrication ». L’infectiologue souligne donc les contraintes de préparation et d’approvisionnement des doses et imagine des solutions pour contourner cela : « peut-être qu’il va falloir travailler à une mise à disposition des brevets, d’autres industriels ont des chaînes de fabrication que l’on pourrait détourner pour fabriquer ces vaccins ». L’infectiologue semble néanmoins confiante dans la capacité du pays à vacciner 45 millions de Français d’ici le 30 juin : « le personnel est là, nous sommes capables de nous mobiliser à très grande échelle », et estime que « sans vaccination large on ne sortira pas de cette crise ».
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La cheffe de service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine s’exprime aussi au sujet de l’éventualité d’un passeport vaccinal : « c’est une décision difficile à prendre mais ce passeport existe déjà pour un certain nombre de vaccins en particulier pour la fièvre jaune ». Karine Lacombe n’est pas opposée à une telle mesure « si cela permet de relancer certains secteurs de l’économie, nous devons tous travailler à aller vers une situation de plus en plus normale ».
« Il faut faire reculer l’arrivée massive de nouveaux variants pour espérer gagner la course avec les vaccins » d’après Karine Lacombe
Karine Lacombe estime « voir venir » un nouveau confinement. Selon elle, l’analyse de plusieurs indicateurs indique une flambée des contaminations au Covid et donc la possibilité d’un reconfinement. L’infectiologue constate une « augmentation de présence de virus dans les eaux usées, dont on sait que c’est un bon facteur prédictif d’une reprise épidémique, ainsi que l’arrivée de jeunes gens contaminés dans les hôpitaux : c’est le même processus qu’en septembre / octobre ».
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La menace des nouveaux variants « aux caractéristiques différentes » est selon Karine Lacombe l’occasion de redoubler d’attention et de renforcer de nombreux gestes barrières, à commencer par la distanciation sociale de deux mètres et non plus un mètre qui « entraînera intuitivement la compréhension que plus nous serons éloignés les uns des autres moins on risquera d’être exposé au virus ». Ce virus ayant « su s’adapter au corps humain et se multipliant à plus grande échelle », la mise en place de nouvelles mesures comme l’instauration d’un test PCR négatif datant de moins de 72h avant l’entrée dans le territoire est « la moindre des choses » selon l’infectiologue et « permettra de reculer l’arrivée massive de nouveaux variants pour espérer gagner la course avec les vaccins ».
Rémi Monti
?Allons-nous vers un troisième reconfinement ? "Très probablement" répond Karine Lacombe, cheffe des maladies infectieuses à l’Hôpital St-Antoine #ClassiqueMatin https://t.co/KlWju9Ggx7 ⤵️
— Radio Classique (@radioclassique) January 22, 2021
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