Santé : « Il faut entendre la souffrance de l’hôpital » déclare Valérie Pécresse

Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, était l’invitée de Guillaume Durand ce jeudi 14 novembre 2019, à 8h15. Elle estime que l’ensemble de notre système de santé « ne marche pas ». Elle alerte notamment sur le phénomène de désertification médicale qui conduit à une « saturation des hôpitaux publics ».

Hôpital : « un système complètement saturé » 

« Il faut entendre la souffrance de l’hôpital qui s’exprime à travers tous les médecins et les personnels para-médicaux » estime Valérie Pécresse. En pleine crise du secteur hospitalier, elle considère que « c’est l’ensemble de notre système de santé qui ne marche pas ». La présidente de la région Ile-de-France explique la « saturation » des hôpitaux publics par le phénomène de désertification médicale dans les quartiers populaires et les milieux ruraux. « Le plus grand des paradoxes est qu’on ne trouve pas de généralistes de secteur 1 dans Paris » indique-t-elle. Elle poursuit : « l’hôpital est devenu le recours de tous ceux qui n’ont plus accès aux système de soin ». L’ancienne ministre de l’Industrie reconnait par ailleurs le problème budgétaire mais insiste davantage sur le problème structurel du secteur. Elle pense qu’il faut « refonder complètement la fonction de médecin généraliste » dès le début des études : « Je pense qu’un médecin ne doit pas être seulement sélectionné sur ses notes et par QCM » mais sur sa « motivation » et sa « fibre humaine ». Valérie Pécresse propose en conséquence la mise en place d’un entretien de motivation dès la fin du secondaire. La présidente de la région Ile-de-France assure qu’il faut « revaloriser » les professions de santé : « Je pense que les infirmières libérales qui se déplacent à domicile devraient pouvoir avoir une qualification à bac + 5, devenir officier de santé et pouvoir prescrire ». Elle affirme enfin que l’Etat devrait faire de ce malaise hospitalier une priorité et « d’arrêter de gaspiller l’argent public »

 

Retraite : Pour Valérie Pécresse, « le gouvernement s’obstine »

« Aujourd’hui, on a l’impression que le gouvernement a perdu la main depuis les Gilets jaunes » déclare Valérie Pécresse. Elle estime que l’exécutif prend la réforme des retraites par « le mauvais côté, le mauvais prisme ». Elle soutient que la question centrale est l’équilibre des retraites : « Le sujet est d’accepter de dire aux Français qu’il va falloir travailler un peu plus longtemps pour sauvegarder les retraites tout en prenant en compte au mieux la pénibilité de certains métiers ». Valérie Pécresse s’est dite notamment favorable à la fameuse clause du grand-père : « Je pense qu’il faut d’abord sécuriser les retraites et que le système à points devrait s’appliquer aux nouveaux entrants ».  

 

Présidentielle : la présidence de région comme « porte-voix »

Interrogée sur la prochaine élection présidentielle, la présidente de la Région Ile-de-France répond : « On m’a donné un porte-voix ». Mais elle ajoute : « Je ne me résigne pas au face à face Macron-Le Pen ». 

 

Arthur Barbaresi