Robert Ménard était l’invité politique de la matinale de Guillaume Durand ce jeudi 11 mars. Le maire de Béziers a évoqué la nécessité d’une politique d’alliances politiques pour Marine Le Pen afin de représenter une véritable force politique en 2022 ainsi que la publication du Rapport Stora portant sur la guerre d’Algérie.
Guerre d’Algérie : « Les autorités algériennes vont-elles être capables de faire un pas pour la réconciliation des mémoires ? » questionne Robert Ménard
Robert Ménard regrette le manque de vaccins disponibles dans sa commune de Béziers, et, malgré une capacité de vaccination de 4000 à 5000 personnes par semaine, les centres de vaccinations locaux n’ont reçu que 900 doses. Le maire de la commune a également mis en avant les efforts des collectivités locales dans la construction de centres de vaccination « coûtant 49 000 euros par semaine » et réfute l’argumentaire d’Olivier Véran affirmant que la campagne ne coûtait rien aux mairies. Robert Ménard attend désormais un afflux plus important des doses, et annonce que le préfet lui a « promis 2000 vaccins dès cette semaine » suivie d’une accélération progressive.
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Interrogé par Guillaume Durand sur le Rapport Stora portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie, Robert Ménard, issu d’une famille pieds-noirs, déclare l’avoir lu attentivement et en retenir plusieurs points positifs : « Les disparus d’Oran ? Il faut une enquête là-dessus (…) Faut-il ouvrir les archives ? Bien sûr ». Mais il se pose des questions sur l’unilatéralité du devoir de mémoire : « quid de la bonne volonté des autorités algériennes ? Vont-elles être capables de faire un pas pour la réconciliation des mémoires ? » et affirme qu’il est « hors de question de donner les archives à l’Algérie, car on y aura plus jamais accès ». Il regrette également le peu de place accordé au Harkis dans ce rapport, peuple « massacré en 1962 (…) des gens qu’on a abandonné, une population qui a eu du mal à trouver sa place en France ».
Robert Ménard invite Marine Le Pen à s’allier avec « la droite hors-les-murs »
Robert Ménard affirme que s’il avait à choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2022 il « n’hésiterait pas » et votera pour Le Pen. Tout en mettant en avant ses désaccords avec la Présidente du Rassemblement National, notamment sur l’Europe ou l’étatisme de l’extrême droite sur les questions économiques, le maire de Béziers déclare que les élections exigent parfois de voter « contre quelqu’un ». Robert Ménard se définit comme « français jusqu’au bout des ongles « , aimant « ce pays et son histoire » et n’a pas « l’impression d’avoir un chef de l’Etat qui est de cette sensibilité là ».
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Cependant, Robert Ménard estime nécessaire pour Marine Le Pen si elle veut avoir une chance en 2022 de « s’ouvrir aux autres et d’avoir une politique d’alliance (…) y compris dans la droite hors-les-murs située entre Les Républicains et le Rassemblement National ». Le Maire de Béziers, affirme également qu’il ne rejoindra jamais un parti car il « tient trop à son indépendance ». Selon lui, « les partis créent des intérêts de boutiques, des égos dont je me contrefous (…) ce que je veux c’est trouver quelqu’un qui change le pays ». Robert Ménard appelle également à plus de porosité entre les principaux partis de droite : « qui à droite est suffisamment intelligent pour arrêter de construire un mur avec le Rassemblement National ? »
Rémi Monti
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