La réforme des retraites sera l’un des dossiers brûlants entre les mains d’Elisabeth Borne, la nouvelle Première ministre. Au regard du passif de l’ancienne ministre du Travail, Emmanuel Macron semble avoir choisi une femme capable d’être vent debout contre l’impopularité de cette réforme.
En 2017, elle a fait face à la grogne des syndicats lors de l’épineuse réforme de la SNCF
Elisabeth Borne est donc nommée à Matignon. L’ancienne ministre du Travail succède à Jean Castex à la tête du gouvernement. « C’est le choix de la compétence au service de la France, d’une femme de conviction, d’action et de réalisation » a expliqué l’Elysée. Le président avait précisé vouloir un Premier ministre au profil « social, environnemental et productif ». Polytechnicienne, Elisabeth Borne, est passée depuis 2017 par les Transports puis par la Transition écologique, mais l’atout principal d’Elisabeth Borne, c’est qu’elle connaît bien le dossier des retraites.
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En effet, c’est elle qui hérite finalement de cette réforme des retraites alors qu’elle était ministre du Travail. Sur ce dossier Elisabeth Borne a une bonne maîtrise des chiffres, des enjeux et connaît bien les interlocuteurs qu’elle a rencontrés à maintes reprises. Elle reste surtout ferme face aux mobilisations. En 2017, elle a dû porter deux réformes houleuses. Ainsi, elle n’a pas cédé face à la grogne des syndicats lors de l’épineuse réforme de la SNCF, entraînant son ouverture à la concurrence, ou lors de la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage. Ces expériences lui seront donc utiles car les organisations syndicales préviennent déjà qu’elles seront vent debout si l’âge de départ à la retraite passe à 64 ou 65 ans.
Le profil d’Elisabeth Borne annonce des discussions très mouvementées avec les partenaires sociaux
Sur son profil et sa méthode, les partenaires sociaux qui l’ont côtoyée au ministère du Travail parlent d’une interlocutrice carrée, à l’écoute mais dure en affaires. Ils saluent sa capacité de travail et sa connaissance fine et technique des dossiers. Il reste que les plus critiques disent aussi qu’elle est un peu froide et rigide. Les partenaires sociaux l’ont donc beaucoup côtoyée ces dernières années. Yves Veyrier, numéro un de Force Ouvrière, nous explique l’intransigeance de la nouvelle Première ministre : « elle est très compétente et maîtrise parfaitement ses dossiers. Cela rend donc d’autant plus difficile le fait de la convaincre lorsqu’elle a la certitude d’avoir raison. Pourtant la matière sociale, ce n’est pas uniquement des mathématiques. Son profil annonce alors des difficultés lors des futures discussions sur le sujet ». Dure en affaires, la Première ministre semble donc être une alliée de poids pour Emmanuel Macron et sa réforme des retraites.
Emilie Valès
Ecoutez les explications d’Emilie Valès :
Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière :