C’était un exercice inédit, le premier débat de cette campagne présidentielle consacré entièrement aux enjeux climatiques. « Le débat du siècle », c’est son nom, avait lieu ce dimanche 13 mars. L’évènement organisé par des ONG environnementales a eu lieu sur la plateforme Twitch, 5 candidats étaient présents.
Fabien Roussel propose de remplacer les chaudières au fioul
Valérie Pécresse, Yannick Jadot, Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Philippe Poutou ont participé à ce débat. Emmanuel Macron a décliné l’invitation et Jean-Luc Mélenchon a annulé sa venue au dernier moment. Marine Le Pen et Eric Zemmour, quant à eux, n’avaient pas été invités. Alors plutôt qu’un débat, il s’agissait en réalité d’un grand oral : 30 minutes par candidat et des questions très précises sur le programme de chacun, par exemple sur la rénovation énergétique des bâtiments. S’il est élu président, Yannick Jadot promet que « pour 2 millions de familles, les plus en difficultés, il y aura zéro reste à charge sur la rénovation de leur logement. Ils vivront dans un logement qui sera plus confortable, qui coûtera beaucoup moins cher et qui évitera les maladies des enfants comme de toute la famille ».
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Le candidat écologiste s’engage à rénover 5 millions de passoires d’ici 2030. La rénovation énergétique des logements est également au cœur du programme du communiste Fabien Roussel qui a pour projet de consacrer 10 milliards d’euros par an pour la rénovation des logements privés : « je suis pour le remplacement des chaudières qui fonctionnent au fioul. Ce sera 3 milliards d’euros par an pour remplacer les 3,5 millions de chaudières au fioul qui existent encore dans notre pays ». Fabien Roussel plaide aussi pour un fonds de 10 milliards pour garantir à chaque enfant une alimentation équilibrée à la cantine.
Valérie Pécresse veut promouvoir une forme de covoiturage dans les zones rurales
Sur les transports, le communiste rappelle que beaucoup de Français ne peuvent se passer de leur voiture. Et que plutôt de les interdire, il faut les aider avec par exemple une aide de 10 000 euros sur les véhicules propres. Valérie Pécresse a une autre proposition : « je voudrais qu’on lance sous mon quinquennat un grand plan sur les mobilités rurales. Je pense que nous devons pouvoir mettre en place des appels d’offres de mobilités rurales, avec du transport à la demande en milieu rural, qui permettraient une forme de covoiturage. Parce que le sujet c’est l’autosolisme. Là encore, il ne faut pas l’interdire. L’interdiction ça ne marche pas. Ce qu’il faut c’est l’incitation ». La candidate des Républicains insiste sur l’écologie des solutions ; comme l’hydrogène vert pour les avions par exemple et sur le nucléaire, indispensable selon elle : « je ne crois pas qu’aujourd’hui on puisse atteindre le zéro carbone sans réinvestir dans le nucléaire ».
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Fabien Roussel affiche une position similaire tandis que Yannick Jadot confirme sa volonté de sortir du nucléaire dans 20 ou 25 ans pour s’adapter à la sortie du gaz et du pétrole russe. La candidate socialiste Anne Hidalgo veut un ISF climatique pour financer la transition. Philippe Poutou appelle, lui, à une écologie radicale et à rompre avec le capitalisme. À la sortie, les organisateurs du débat sont satisfaits. « L’objectif était de remettre l’écologie au cœur de la campagne » souligne Jérémie Suissa directeur général de l’ONG Notre affaire à tous. Selon un sondage commandé par l’organisation, la question du climat, et les questions écologiques en général, ont occupé moins de 3% de l’espace médiatique lors de cette campagne. « On est très content d’avoir pu mener ce débat », poursuit Jérémie Suissa, espérant que « chacun va prendre ses responsabilités pour que ces sujets soient vraiment traités à leur juste mesure ». Il souhaite enfin une nouvelle séquence médiatique et d’analyse sur ce sujet puisque l’association Réseau Action Climat publiera le week-end prochain son évaluation des programmes écologiques de tous les candidats.
Baptiste Gaborit
