Présidentielle 2022: Yannick Jadot et Anne Hidalgo, une bataille annoncée

European Parliament/UNclimatechange

Yannick Jadot l’a emporté d’une courte tête sur Sandrine Rousseau à la primaire des Verts. Dans les derniers sondages d’intention de vote présidentielle, Jadot était en effet donné à 6 ou 7% quand Sandrine Rousseau plafonnait à 2 ou 3%.

Yannick Jadot a récolté 51% des voix contre 49 à Sandrine Rousseau

Pour la première fois, les Verts ont choisi le candidat qui, a priori, peut leur apporter le meilleur score. On se souvient que les Verts avaient préféré Eva Joly à Nicolas Hulot, ou Alain Lipietz à Noël Mamère. Il y a là sans doute un effet primaire. Ce scrutin a en effet attiré sept fois plus de votants que d’adhérents à EELV. L’envie d’efficacité électorale a pu l’emporter sur le souci de pureté idéologique. Yannick Jadot a gagné en nombre de voix, mais d’une courte tête: 51 contre 49 est un score qui reste très serré.

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Ensuite, qu’on le veuille ou non, c’est Sandrine Rousseau qui a donné le la de la campagne. C’est elle qui a été au centre du débat et c’est elle aussi qui a fait de ce qu’on appelle la « radicalité » un phénomène de société qui, d’une certaine manière, est le pendant de la percée d’Eric Zemmour à droite. Regardons cette campagne des Verts. Ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a cherché à arrondir les angles, à s’ouvrir, à donner des gages de sa volonté d’entraîner autour de l’écologie en tempérant son discours sociétal clivant. C’est à l’inverse Yannick Jadot qui a repris à son compte le mot même de « radicalité » et qui a cherché à convaincre qu’il n’était pas forcément le modéré que l’on disait.

Une victoire de Sandrine Rousseau aurait été une mauvaise nouvelle pour Jean-Luc Mélenchon

La course s’est faite dans le sens souhaité par l’éco-féministe. Maintenant, la primaire est passée. Jadot doit se battre pour le leadership à gauche et montrer qu’il veut et surtout qu’il peut gouverner. On peut espérer que cela aille dans le sens de l’éco-réalisme et pas dans celui de l’éco-sectarisme. Une victoire de Sandrine Rousseau aurait été une mauvaise nouvelle pour Jean-Luc Mélenchon parce que plus radicale, plus nouvelle et plus femme que lui. La victoire de Jadot lui laisse plus de place sur le terrain de la contestation. Elle constitue en revanche une très mauvaise nouvelle pour Anne Hidalgo dont la candidature patine toujours et dont la seule chance de progression aurait été d’occuper tout l’espace de la social-écologie. Dans les jours qui viennent va donc commencer une nouvelle bataille entre Jadot et Hidalgo.

Guillaume Tabard

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