Dimanche 26 septembre a eu lieu une élection passée un peu inaperçue : celle des sénateurs représentant les Français de l’étranger. Avec une défaite remarquable, celle de Ségolène Royal.
Christiane Taubira et Carole Delga l’avait soutenue en 2007
Fin de partie humiliante et assez pathétique pour Ségolène Royal qui briguait en effet un mandat de sénateur des Français de l’étranger. Elle a obtenu 11 voix. 11 voix sur un corps électoral certes restreint de 533 personnes, déléguées des assemblées consulaires. Cela équivaut à 2 %. C’est donc une sortie humiliante pour la première femme, avant Marine Le Pen, à se qualifier au second tour de l’élection présidentielle. Une dirigeante politique qui a recueilli un jour, près de 17 millions de voix sur son nom.
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Dans l’histoire politique française, ils ne sont pas si nombreux à avoir bénéficié d’une telle caution populaire. Mais c’était en 2007, son heure de gloire – et encore, c’était une défaite – est loin désormais. Pour ce scrutin même son parti le PS, ne l’avait pas investie. Elle avait pourtant enregistré des soutiens prestigieux : Christiane Taubira, Carole Delga, la présidente de région la mieux réélue de France et le maire socialiste de Montpellier. Rien n’y a fait, Ségolène Royal a un charisme particulier, mais aussi un talent hors pair pour se mettre du monde à dos. On peut juger le PS mesquin de n’avoir pas soutenu son ancienne finaliste à la présidentielle, mais c’est ainsi, l’astre Ségolène n’a plus de royal que le nom.
Finaliste en 2007, elle avait participé à la primaire du PS de 2011
Ségolène Royal cherche à exister et c’est humain. Sénatrice des Français de l’étranger, elle serait redevenue parlementaire nationale. Elle aurait alors disposé d’une tribune pour continuer à s’exprimer. C’est vrai de la plupart des politiques, mais c’est vrai plus particulièrement de Ségolène Royal: elle ne renonce jamais, elle n’abandonne jamais, quelques soient les déconvenues. Finaliste en 2007, elle avait participé à la primaire du PS de 2011, celle qui avait été gagnée par François Hollande. Elle avait obtenu 6,95 % des voix. On se souvient de ses larmes. Elle a espéré ensuite devenir présidente de l’Assemblée et a été battue dans sa propre circonscription par Olivier Falorni. Nouvelle humiliation mais nouveau rebond puisque deux ans plus tard, elle revenait au gouvernement comme ministre de l’Environnement au moment de la Cop 21, alors que Valérie Trierweiler tombait elle en disgrâce. Ces éléments intimes ont contribué à faire d’elle un personnage de roman.
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Cette défaite ne signe même pas la fin de sa carrière. Aussitôt battue, elle a annoncé transformer son association Désirs d’avenir en véritable parti politique. Avec pourquoi pas, la présidentielle de 2022 en ligne de mire. Franchement qui y croit ? Royal c’est cet aplomb qui lui fait toujours croire que l’épopée n’est pas finie et que 15 ans après il reste quelque chose du lien particulier qu’elle avait tissé avec les Français. Ségolène Royal rappelle l’émouvante Gloria Swanson du génial Sunset Boulevard de Billy Wilder. Cette gloire abandonnée ne s’arrachant pas au souvenir de sa grandeur passée.
Guillaume Tabard