Présidentielle 2022 : « Être un bon orateur n’est pas un critère », Luc Ferry défend le bilan de Valérie Pécresse

Jacques Witt/SIPA

Le philosophe Luc Ferry était l’invité d’Esprits Libres sur Radio Classique ce lundi 14 février. Il a défendu le bilan de Valérie Pécresse à la tête de la région Île-de-France, en estimant que ses capacités d’oratrices ne devaient pas être « un critère » en vue de la présidentielle.

Valérie Pécresse revendique d’être une « faiseuse » face aux critiques

« Il faut regarder l’exercice du pouvoir dans sa région où elle a été excellente, tout le monde le reconnaît, y compris certains de ses opposants » affirme Luc Ferry. Alors que Valérie Pécresse est la cible de vives critiques après son meeting au Zénith de Paris, au cours duquel elle a été jugée notamment trop tendue, Luc Ferry a tenu à mettre les choses en perspectives, en rappelant son bilan à la tête de la région Île-de-France. Il estime qu’« on avait fait beaucoup monter la sauce en disant que c’était quasiment le meeting de la dernière chance pour relancer la campagne« . Face à la pression, la candidate LR a-t-elle craqué ? Elle l’a démenti ce matin chez nos confrères de RTL en déclarant être « une faiseuse », par opposition aux orateurs : « qu’est-ce qu’on veut pour la France ? Est ce qu’on veut des beaux parleurs ou est-ce qu’on veut vraiment quelqu’un qui va faire, qui va restaurer l’autorité ? C’est ça la question ! ». Des propos totalement approuvés par l’ancien ministre de l’Education Luc Ferry, qui estime qu’il est bien plus important de s’intéresser à l’exercice du pouvoir plutôt qu’aux qualités d’orateur d’un candidat.

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« Eric Zemmour veut revenir aux années 50 et à Charles Trenet » selon Luc Ferry

Il note d’ailleurs que « Jean-Luc Mélenchon est un orateur excellent, Jean-Marie Le Pen aussi. Il n’empêche que beaucoup de Français priaient le ciel pour qu’ils ne soient jamais présidents », tout en soulignant que « Nicolas Sarkozy était très bon aussi, ça ne l’a pas empêché d’être battu par François Hollande et d’être battu à la primaire de la droite par François Fillon ». Il déplore que « dans un univers médiatique, les propos tranchés, polémiques, passent toujours mieux ». Sur le fond, Luc Ferry salue la volonté de Valérie Pécresse de parler de « la nouvelle France », d’innovation, de 3ème révolution industrielle. Une vision opposée, selon le philosophe, à celle d’Eric Zemmour « qui veut revenir aux années 50 et à Charles Trenet ». Il reconnaît toutefois des similitudes entre les deux candidats sur certains thèmes, « les territoires perdus de la République » notamment, pointant « la montée du salafisme en France qui est quand même un vrai sujet ».

Béatrice Mouedine

 

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