Présidentielle 2022 : Dans l’équipe de Macron, « ils pensent tous qu’ils ont déjà gagné »

Mourad ALLILI/SIPA

Après la polémique sur les vacances de Jean-Michel Blanquer à Ibiza et les bagarres au sein de la majorité entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron, le président traverse une zone de turbulence politique.

Pourtant Emmanuel Macron reste haut et stable dans les sondages

Nuages sombres dans le ciel d’Emmanuel Macron. Tout cela constitue une série de signaux d’alerte. D’abord Jean-Michel Blanquer qui a « regretté », devant l’Assemblée nationale, « la symbolique » de ses vacances. Et c’est effectivement le symbole qui pose problème. Un symbole gênant pour le président de la République et son gouvernement si souvent accusés de déconnexion et d’arrogance par leurs adversaires. Ensuite, il y a les bisbilles avec Edouard Philippe. L’ancien Premier ministre est fâché parce qu’Emmanuel Macron a empêché le mariage entre son parti Horizons et celui de centre droit Agir. Mauvaise manière du président, mauvaise humeur d’Edouard Philippe. « On est sur un terrain personnel entre les deux. Macron n’a pas confiance » souffle un élu de la majorité qui s’inquiète pour la suite. Inquiétude pour la campagne d’une part, car la macronie risque de troubler sa base militante en faisant état de batailles d’egos et de divisions, inquiétude d’autre part pour les législatives, difficiles à prédire si ce n’est le fait que les négociations seront brutales entre les différentes composantes de la majorité.

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Tout cela n’est pas bon. Pourtant on constate qu’Emmanuel Macron reste haut et stable dans les sondages. Mais les sondages ne font pas l’élection. Il y a un parfum assez répandu en Macronie ces temps-ci : celui de la victoire garantie. Un vieux briscard de « l’ancien monde » observe durement les élus et les ministres du « nouveau monde ». Je le cite : « ils pensent tous qu’ils ont déjà gagné et se répartissent déjà les postes du prochain quinquennat, c’est en général un bon moyen pour perdre ». Bref, il y a comme un sentiment de désordre. Macron toujours président, Emmanuel pas encore candidat. Est-ce là la cause du flottement ? L’un des snipers du chef de l’Etat se rassure : « dès qu’il se sera déclaré, tout cela s’arrangera et chacun se rangera derrière lui ». En attendant, les nuages s’amoncèlent.

David Doukhan 

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