Valérie Pécresse demande l’entrée de Molière au Panthéon. Après avoir proposé de sortir le Kärcher de la cave, la candidate LR propose de faire entrer Molière au panthéon. « Le plus grand génie du théâtre français » écrit-elle dans le Figaro, « est né il y a 400 ans ».
Valérie Pécresse : « Molière c’est le génie français »
Alors que les Italiens célèbrent Dante, et que l’Italie a organisé une immense mobilisation pour son poète, la candidate regrette l’absence d’une véritable impulsion nationale en France pour célébrer Jean-Baptiste Poquelin. « Notre ambition culturelle est devenue une politique de saupoudrage » se désole celle qui voudrait panthéoniser Molière et en fait la demande solennelle à Emmanuel Macron, promettant aux électeurs une TVA à 5,5 % sur tous les biens culturels. « Molière c’est le génie français », assure Pécresse et nous devons rester fidèle à son esprit. Vous retrouvez justement Molière ce matin sous la plus de Luc Le Vaillant dans Libération. Ce génial chroniqueur se pose cette question : que sont devenus les personnages de Molière à travers le temps ? Eh bien ils ont muté, comme le virus mais ils sont toujours bien présents. Le Vaillant cite Le Médecin malgré lui, Le Malade imaginaire et pointe les trop présents intervenants né du Covid, qu’ils s’appellent Raoult ou Delfraissy et qui nous ont convaincu de leur remède, ou que nous étions tous malades.
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Les tartuffes d’aujourd’hui gardent au cœur la haine des libertés
Il se demande surtout qui serait Le Misanthrope aujourd’hui ? Pour incarner Alceste il propose Michel Houellebecq figure du décliniste droitier, à la fois misogyne, fier de l’être et goguenard…. Et Don Juan que devient-il ? Il est castré, interprété aujourd’hui par un PPDA ou un Nicolas Hulot ces deux-là se sont pris en pleine face le boulet de la réprobation publique laquelle a détruit leur orgueilleuse impunité. Et Tartuffe alors ? Chez Molière, écrit Luc Le Vaillant, Tartuffe se déguise en vertueux. Les tartuffes d’aujourd’hui sont nombreux mais le chroniqueur ne les nomme pas. S’ils ne sont plus uniquement religieux dit-il, les nouveaux dévots gardent au cœur la haine des libertés. Comme on est en démocratie, ils masquent leur volonté de sévir derrière le respect de l’autre et la défense du bien commun. Mais c’est toujours au nom d’une supposée offense faite à un intérêt supérieur qu’ils exigent l’interdiction, l’annulation ou la mise au ban. Et les tartuffes sont légion conclut Le Vaillant, et ils se pressent pour faire la courte échelle aux censures et ils cachent les seins que nul ne saurait voir pour mieux servir les visées de leurs directeurs de conscience. Le Vaillant dans Libération c’est presque aussi beau que du Molière.
David Abiker