Le 12 juin auront lieu les élections législatives en France. Pour Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour, ce rendez-vous semble déjà une priorité capable de consoler leur défaite du premier tour à l’élection présidentielle et de porter leurs nouvelles ambitions politiques.
Jean-Luc Mélenchon veut avoir la majorité à l’Assemblée pour s’imposer comme Premier ministre
Le 24 avril on élira un (ou une) président de la République. Pourtant du côté des perdants c’est une autre élection qui devient prioritaire. En effet Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour se sont exprimés sur l’importance de bien figurer lors des législatives le 12 juin prochain. En effet, Jean-Luc Mélenchon a dit hier soir, le 19 avril, sur BFM : « élisez-moi premier ministre ». Cette phrase peut sembler curieuse car dans la Constitution, le Premier ministre est nommé par le président et n’est pas élu par les Français. Pourtant pour mettre en œuvre son programme, le président élu a besoin d’une majorité. S’il ne l’obtient pas, il est contraint à une cohabitation.
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Cela s’est déjà produit 3 fois, sous Mitterrand et sous Chirac. Durant la cohabitation, il est vrai que la réalité du pouvoir revient au Premier ministre. Ainsi, le calcul de Mélenchon est simple. Si on lui octroie la majorité à l’Assemblée, il obtient le pouvoir, le poste de Premier ministre et s’impose au président élu. D’ailleurs, en cas de victoire d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen, cela ferait un attelage assez baroque.
Rien n’indique que les Français se tourneront vers un battu du premier tour
Si un tel scénario n’est pas totalement impossible, il semble tout de même très peu vraisemblable. En effet des cohabitations ont eu lieu dans l’histoire de la Ve République, mais jamais dans l’élan d’une présidentielle gagnée par un autre. Le vote de confirmation n’a rien d’automatique, mais un vote de correction immédiate de la présidentielle n’aurait rien de logique. Il faut également noter que si Jean-Luc Mélenchon a fait un score très élevé, il n’est arrivé qu’à la troisième place. Le match entre Macron et Le Pen fera donc forcément des déçus mais n’oblige en rien à s’en remettre à un battu du premier tour. Au fond, on touche du doigt à la psychologie de Mélenchon. Dans son esprit, la victoire lui revenait donc s’il a été devancé par Macron et Le Pen, cela ne peut être qu’une erreur des Français qui sera corrigée à la première occasion. Pourtant, il ne suffit pas que cela lui convienne pour devenir une réalité.
Eric Zemmour plaide pour une union des droites
Un autre déçu du premier tour compte également prendre sa revanche lors des législatives. En effet, à la présidentielle, Éric Zemmour a perdu son grand pari de supplanter Marine Le Pen. Pour les législatives, il reprend donc son grand défi voulant réaliser l’union des droites. Donc le 19 avril, il a lancé un appel à tous ceux qui ne veulent ni qu’Emmanuel Macron ait les mains libres, ni que Jean-Luc Mélenchon devienne le premier opposant de France.
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Il propose ainsi une union des droites allant du LR jusqu’au RN. Si tout n’était qu’arithmétique, on pourrait dire qu’effectivement, l’union fait la force. Surtout quand la disparition de partis est en jeu. Pourtant on doute qu’avec 7% au premier tour, Éric Zemmour ait les moyens de rassembler des gens qui ne veulent pas travailler avec lui. Une seule certitude demeure, pour Jean-Luc Mélenchon comme pour Éric Zemmour, la présidentielle n’a pas été un point final.
Guillaume Tabard