Législatives : L’union de la gauche sera-t-elle fatale au Parti Socialiste ?

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Les 4 principaux partis de gauche LFI-PS-PC-EELV ont rejoint la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Pour le Parti Socialiste cette union ressemble à un camouflet et marque peut être le début d’une scission interne du parti.

Le PS a obtenu de pouvoir présenter des candidats dans 70 circonscriptions sur 577

Après les écologistes et le PC, le PS a donc rejoint la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Par cet accord, on peut se demander si le Parti socialiste s’est sauvé ou s’est perdu ? On aurait tendance à dire que Le PS ne sauve pas grand-chose, si ce n’est quelques circonscriptions. En effet, il perd beaucoup, à commencer par son histoire, ses valeurs, certains diront son honneur, et son statut de parti de gouvernement. Vous me direz qu’après les 1,7 % d’Anne Hidalgo, l’ancien parti de François Mitterrand n’avait plus grand-chose à sauver. Désormais il a obtenu de pouvoir présenter des candidats dans 70 circonscriptions seulement sur 577. Certes, sans accord avec le reste de la gauche, il aurait peut-être été laminé partout. Pourtant pour cela, le Parti Socialiste est passé sous les fourches caudines de Jean-Luc Mélenchon, ratifiant un programme sur bien des points aux antipodes de ses propres fondamentaux.

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Si historiquement, du Front populaire à l’Union de la gauche, les partis de gauche ont bien gagné en faisant des compromis, il y a dans cette union de 2022 une différence de taille. Dans toutes les expériences passées d’union de la gauche, quel que soit le poids respectif des partis engagés, l’accord s’est fait sur une base imposée par l’élément le plus modéré. On aurait envie de dire le plus raisonnable. Aujourd’hui, c’est la première fois que l’accord se fait sur la base non seulement du programme, mais aussi de l’idéologie et de l’élément le plus radical de la gauche. Cela aussi, c’est historique.

 

On peut assister à une scission du PS et à la création d’un nouveau parti

Cet accord qui fait grincer risque d’être fatal au Parti Socialiste. En effet, le PS ne semble pas pouvoir résister à cet accord signé par le premier secrétaire du parti. En fait, en acceptant l’union aux conditions de Mélenchon, Olivier Faure provoque la division au sein de son parti. Si l’on en croit un sondage Elabe, les trois quarts des sympathisants socialistes approuvent cette nouvelle union de la gauche. Les instances du PS devraient aussi valider l’accord signé le 4 mai. Pourtant les grandes figures qui ont porté au sein du parti ce qu’on appelle la « culture de gouvernement » et les lignes pro-européenne et social-démocrate sont vents debout contre cette union. L’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve a d’ores et déjà annoncé qu’il quittait le PS. François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Stéphane Le Foll, Jean-Christophe Cambadélis et bien d’autres refusent aussi la capitulation de leur parti.

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Il ne sera donc pas impossible d’assister à une scission du PS et à la création d’un nouveau parti. Dans sa région Occitanie, Carole Delga parrainera des candidats hors Union populaire. Alors le simple mot de « union » a des vertus quasi magiques auprès des électeurs. Donc l’alliance LFI-PS-PC-EELV aura le courant en sa faveur. Mais pour le parti socialiste, créé en 1905, c’est sans doute la fin d’une histoire. Finalement, il y en a un qui peut y trouver son compte, c’est Emmanuel Macron qui se dit que cette radicalisation de la gauche peut ramener vers lui des électeurs modérés, effarés par cette OPA mélenchoniste.

Guillaume Tabard 

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