« La liberté dans le hijab » : Une campagne européenne qui fait débat

Une campagne de sensibilisation réalisée par le Conseil de l’Europe pour promouvoir la diversité fait débat. 

Du RN au PS : des réactions indignées se sont exprimées

Le Conseil de l’Europe n’est pas juste l’Union européenne, c’est 47 Etats au total. Mais Bruxelles a financé cette campagne dans le cadre d’une enveloppe budgétaire consacrée à la lutte contre les discriminations. Jusque-là, cela passe encore. Mais comment cette campagne est-elle déclinée ? Par des femmes portant le hijab, c’est-à-dire le voile islamique avec ce slogan : « la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab ». Faire du hijab un instrument de liberté, il fallait oser. Ou plutôt il fallait être militant. Ce qui est inquiétant c’est que ce discours orienté soit porté par des instances officielles de l’Europe. Des réactions indignées se sont exprimées suivant un arc très large, allant du Rassemblement National à une partie du Parti Socialiste. C’est ce qu’on pourrait qualifier d’arc républicain par opposition à une mouvance communautariste très puissante chez les Verts, les Insoumis et toute une partie de la gauche.

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Le député européen LR, François-Xavier Bellamy, a parlé d’une « complaisance envers le voile islamique qui touche au déni de la réalité et à la négation de nos racines judéo-chrétiennes et de la civilisation des Lumières ». Puis ce sont Valérie Pécresse, Michel Barnier, Bruno Retailleau, Éric Ciotti ou, pour le RN, Marine Le Pen, qui sont montés au créneau. Nécessaire, mais logique. Plus inattendu mais tout aussi bienvenu, la socialiste féministe Laurence Rossignol a souligné que « dire que la liberté était dans le hijab, c’était en faire la promotion ». Des ministres se sont exprimés : le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a parlé d’une campagne « faite en dépit du bons sens » confondant liberté religieuse et promotion d’un signe religieux. Sarah El Haïry a quant à elle, révélée que la France avait « fait part de sa réprobation extrêmement vive ».

Le Conseil de l’Europe s’est engagé à reformuler son projet

Toute ces réactions et bien d’autres en Europe ont porté leurs fruits ou du moins en partie puisque le Conseil de l’Europe a retiré les tweets de cette campagne et s’est engagé à reformuler son projet. Ce serait se bercer d’illusion que de croire que l’incident est clos. Cette campagne n’est pas arrivée par hasard. Elle est le fruit d’une idéologie de plus en plus prégnante en Europe qui résume les valeurs européennes à la défense des minorités : raciales, sexuelles ou religieuses.

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Une logique poussée à l’absurde car la défense des droits de femmes se trouve enchâssée dans une prétendue lutte contre l’islamophobie qui va jusqu’à promouvoir des symboles d’asservissement plus que de libération. Il y a quand même quelque chose d’assez extravagant à voir une Europe officielle brandir ses valeurs fondatrices en oubliant précisément l’enracinement chrétien de ses fondateurs et en validant à la place, d’autres signes religieux.

Guillaume Tabard

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