« Indemnité inflation » : L’annonce de Jean Castex permettra-t-elle d’éviter une crise sociale ?

Une « indemnité inflation » de 100 euros, l’annonce de Jean Castex va-t-elle calmer les inquiétudes sur le pouvoir d’achat ?

38 millions de Français sont concernés par cette mesure

Calmer les inquiétudes, on le sait d’avance, est impossible. Il y aura toujours ceux qui diront que ça n’est pas assez, qu’il fallait faire autrement ou que c’est un fusil à un coup alors que l’inflation, elle, se prolonge dans le temps. Assez simple dans son principe, c’est une somme forfaitaire qui sera versée aux Français concernés. On est loin des mécanismes compliqués qui avaient été tentés dans le passé. On le sait, la lisibilité d’une mesure est la condition première de sa crédibilité. De plus, c’est une somme ronde de 100 euros et un seuil de déclenchement de 2000 euros qui correspond aussi aux salaires des médians. 38 millions de personnes sont concernées. On n’est donc pas dans les mesures où les critères s’accumulent au point d’en exclure le plus grand nombre.

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Cette mesure est simple dans son application puisqu’il n’y a aucune démarche à faire. Cela tombera automatiquement sur les comptes et sa mise en œuvre sera dès le mois de décembre. Une fois encore les critiques ne manqueront pas et on les entend déjà. Mais le gouvernement, pour une fois, a su éviter le travers des dispositifs inefficaces à force d’être technocratiques et compliqués. Les inquiétudes face au pouvoir d’achat vont au-delà de la seule question du prix de l’essence. C’est pour cela qu’il ne s’agit pas d’un chèque essence ou d’une mesure ne visant qu’à pallier les prix à la pompe. C’est une « indemnité inflation » car elle vise à prendre en compte l’inflation qui frappe également d’autres produits et notamment les denrées alimentaires. D’ailleurs, il ne sera pas nécessaire d’avoir une voiture pour être bénéficiaire de cette prime. Si le gouvernement avait seulement baissé la TVA sur l’essence comme le préconisait certaines formations politiques comme le Rassemblement National, pour le coup cela n’aurait profité qu’aux seuls utilisateurs de voiture.

Le coût total de cette « indemnité inflation » est estimé à 3.8 milliards d’euros pour l’Etat

Cette prime, du moins pour les salariés, sera versée par les entreprises mais l’Etat compensera intégralement auprès des entreprises. Le coût total sera de 3,8 milliards d’euros pour l’Etat. Une baisse des taxes aurait été des recettes en moins pour l’Etat, là ce sont des dépenses en plus. A l’arrivée cela revient un peu au même : il faudra bien que l’Etat trouve les moyens de financer tout cela. Mais une colère sociale aussi coûte cher et même très cher. L’urgence pour le gouvernement est d’éviter l’éveil d’une nouvelle fronde sociale comme les Gilets jaunes. Il lui fallait agir vite, on verra rapidement si cette opération marche ou non.

Guillaume Tabard

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