Franz-Olivier Giesbert était l’invité d’Esprits Libres, ce jeudi 27 janvier. Au micro de Renaud Blanc, l’écrivain est longuement revenu sur les récentes déclarations d’Emmanuel Macron sur la Guerre d’Algérie. Devant les associations de rapatriés d’Algérie, le président a déclaré que la fusillade de la rue d’Isly est « impardonnable pour la République », et estime que « le massacre à Oran » doit être « reconnu ».
Emmanuel Macron avait déclaré en 2017 que la colonisation était un crime contre l’humanité
La fusillade de la rue d’Isly, qui a marqué le début de l’exode massif des pieds-noirs d’Algérie a eu lieu le 26 mars 1962. Dans cette rue d’Alger, l’armée française a ouvert le feu, causant la mort de dizaines de partisans de l’Algérie française. Un évènement similaire a eu lieu quelques mois plus tard, en juillet 1962 à Oran. Des « massacres » condamnés par Emmanuel Macron ce mercredi 26 janvier. Alors que certains y voient un geste électoraliste, à trois mois de l’élection présidentielle, Franz-Olivier Giesbert estime qu’il y a aussi une part de volonté de reconnaissance du chef de l’état, au-delà de la course aux voix. « Il va dans le bon sens », juge-t-il ironisant sur son côté « funambule ». Il estime en effet qu’Emmanuel Macron « cherche à travers ces déclarations à réparer ses erreurs de départ ».
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L’écrivain cite ses propos pendant la campagne de 2017 : « la colonisation est un crime contre l’humanité ». « C’est un crime contre la raison et l’intelligence de dire ça », s’est agacé Franz-Olivier Giesbert, ajoutant que « si on fait un peu d’histoire, on sait que les Français ne furent pas les premiers à coloniser la terre qui ne s’appelait pas encore l’Algérie, et qui fut colonisée entre autres par les Ottomans, puis les Arabes, arrivés au 7e siècle ». Il pointe ainsi « l’absurdité » de voir Emmanuel Macron s’accuser au nom de la France de crime contre l’humanité « devant les Arabes qui désormais au pouvoir à Alger, avaient eux-mêmes colonisé sans pitié les Berbères ». Franz-Olivier Giesbert assure qu’à l’automne dernier, « les yeux de Macron se sont miraculeusement ouverts et il a changé de pied et viré de bord ».
Béatrice Mouedine