François Hollande se lance dans la promotion de son nouveau livre : Affronter publié aux éditions Stock. Un livre dans lequel et c’est le moins qu’on puisse dire, il y en a pour tout le monde.
Emmanuel Macron : cible numéro 1 de son ouvrage
De Jean-Luc Mélenchon à Éric Zemmour en passant bien sûr par Emmanuel Macron, sa cible privilégiée, François Hollande cogne sur tout le monde. Tout le monde, sauf une personne : lui-même. Sur les autres, il empile les critiques sévères, acérées, mordantes et il faut le dire, non sans un réel talent de plume, comme si ce rôle de procureur l’inspirait. Mais sur lui-même, pas une once d’auto-critique ou de remise en question. Il faut quand même un certain aplomb pour faire la leçon aux autres et notamment à son camp, la gauche, surtout quand on a été le président de la République le plus impopulaire et qu’on n’a pas pu se représenter, tout en laissant son parti dans l’état que l’on sait. Il faut distinguer deux types de critiques. Il y a celles contre Emmanuel Macron avec des critiques que l’on entend à gauche sur sa politique. Mais c’est surtout l’homme Macron que Hollande vise. Il est difficile d’y voir autre chose que de la rancœur et de l’aigreur contre celui qui, il faut bien le dire, l’a trahi avant de lui succéder.
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« Il saute d’une conviction à l’autre comme une grenouille sur un nénuphar » dit-il d’un chef de l’Etat à qui on fait en général plutôt le reproche inverse, celui de ne pas être assez souple. Sur la gauche, son émiettement, ses querelles d’égo, ses blocages, ses candidatures, « toutes lilliputiennes », on lit et avec un mordant parfois jubilatoire, ce qu’on pourrait lire sous la plume d’un observateur. Sans conteste, François Hollande est un des meilleurs analystes politiques qu’on puisse trouver. A ceci près que l’ancien président n’est pas un observateur, mais un acteur de la gauche même s’il est sur le banc de touche. Il frappe juste quand il pointe les divisions et l’absence de volonté de gagner. Mais ses mots n’apportent aucune amorce de solution.
Présidentielle 2022 : François Hollande ne se présentera pas
Avec Anne Hidalgo il fait preuve d’une certaine bienveillance même s’il lui conseille d’assumer plus nettement son identité socialiste. « Elle est aujourd’hui notre candidate », dit-il. Ce « aujourd’hui » est le détail qui tue car il sous-entend qu’elle pourrait ne plus l’être demain. Ce qui n’est pas le plus enthousiaste des encouragements au moment où la maire de Paris a toutes les peines du monde à se faire entendre. Dans les interviews qu’il donne ces jours-ci il dit clairement qu’il ne se présentera pas en 2022. Mais à le lire on comprend qu’à ses yeux, l’histoire ou plutôt son histoire n’est pas finie. A ce jour, il est quand même le seul à le croire.
Guillaume Tabard