Lors de la présentation de son plan d’investissement France 2030, Emmanuel Macron a donné l’objectif d’avoir 20 biomédicaments dans moins de 10 ans. Des traitements pour les maladies rares ou mal soignées. Pour ce faire, 7,5 milliards d’euros seront investis car la France a pris du retard dans ce domaine.
« Cette famille de médicament est considérée comme le futur de la médecine »
Actuellement, presque tous les médicaments proviennent d’une chimie de synthèse. On synthétise des composés présents souvent dans les plantes et on en fait des comprimés comme avec l’aspirine. Les biomédicaments, eux, sont synthétisés à partir d’une source biologique, explique le professeur Gilbert Deray : « cela peut provenir d’un animal complet ou alors de cellules mises dans des tubes et qui créent des révolutions thérapeutiques comme l’insuline dans les années 80. Plus récemment, il y a Noravax, le vaccin produit à partir de cellules d’insectes ».
A lire aussi
Cette famille de médicaments est donc considérée comme le futur de la médecine. Ils permettent d’obtenir des principes actifs qui n’existaient pas. La France n’a cependant pas su prendre le tournant des biotechnologies dans les années 80, selon le professeur. « L’industrie pharmaceutique française n’est pas extrêmement développée » poursuit-il, ajoutant que « la France crée des biotechnologies pour avoir des médicaments plus sûrs, plus efficaces et qui soient mieux tolérés. C’est une course aux biomédicaments ». Mais ces biomédicaments ont aussi des inconvénients : ils sont très chers à produire et cela signerait la fin des génériques. En effet, une fois tombées dans le domaine public, les principes actifs ne pourraient seulement être produits dans des usines très complexes.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :