La fiction inonde les journaux et les hebdomadaires ce matin, et notamment une fiction qui se précise, Eric Zemmour, candidat à la présidentielle de 2022. « Les secrets d’un candidat » écrit à sa Une Valeurs Actuelles, quand Paris Match est plus affirmatif : « Oui, il va y aller ». Car même s’il veut encore se taire sur ses ambitions, en coulisse c’est une machine de guerre qui se prépare détaille l’hebdomadaire.
Loïk Le Floch-Prigent, ancien PDG d’Elf fait partie de la garde rapprochée d’Eric Zemmour
Première interrogation : la date de sa déclaration officielle, sans doute le 11 novembre prochain. Ensuite, le nom de son parti politique : Vox Populi croit savoir Paris Match qui précise que les tracts sont presque déjà dans les cartons, enfin et surtout pendant tout ce temps Eric Zemmour a bien étoffé sa garde rapprochée, et c’est un sacré casting. On y retrouve des proches de Marion Maréchal : Paul-Marie Couteau pour rédiger son projet, Charles Gave, l’actuel président du club de rugby Biarritz Olympique qui promet de lancer une chaine YouTube depuis la Russie.
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Plus surprenant, on retrouve aussi l’ancien PDG d’ELF Loïk Le Floch-Prigent. L’ex-patron mitterrandiste est devenu coach personnel, il muscle les dossiers économiques. « Il commence à avoir des réflexes, je n’ai pas fini ma pédagogie mais il apprend bien » souligne Le Floch-Prigent. Toutefois, comment concilier une éprouvante course vers l’Elysée et ses habitudes rigides ? s’interroge Paris Match, qui cite ses deux semaines aux Caraïbes à chaque vacances de Noël, tous les étés dans un hôtel du Var.
Isabelle Balkany : « Eric est littéraire, cultivé, capable de vous dire à quelle heure Napoléon a pissé à Waterloo, mais il ne connait rien au taf, rien au cambouis »
Le futur candidat n’aime pas les surprises et encore moins le dépaysement, comme cette fois où il était invité en Hongrie par l’ancien directeur de cabinet de Marine Le Pen. Son séjour, Eric Zemmour l’a passé claquemuré dans sa chambre d’hôtel, inquiet à l’idée d’errer dans les rues de Budapest. D’ailleurs, tout le monde ne croit pas en une candidature dans la sphère Zemmour. Isabelle Balkany la « grande sœur » comme elle se présente n’y est pas favorable et elle le dit à sa manière : « Eric est littéraire, cultivé, capable de vous dire à quelle heure Napoléon a pissé à Waterloo, mais il ne connait rien au taf, rien au cambouis ».
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Mais alors, « qu’est-ce qui fait courir Zemmour ? », s’interrogent les éditorialistes. Cécile Cornudet dans les Echos estime que le polémiste a déjà tout, une émission de télé, des fans, des best-sellers, mais pourquoi donc plonger dans un monde politique qui ne lui ressemble pas ? « Serrer les mains ce n’est pas son sport… » lui, c’est le buzz qui provoque de l’électricité dans l’air. On retrouve aussi Eric Zemmour dans Challenge « Sur sa notice Who’s Who il n’est pas encore un homme politique, il n’a pas encore inventé la martingale et pourtant il grignote des voix chez Marine Le Pen.
Entre 5 et 5,5% d’intention de vote en 2022 . C’est plus que Trump au début de son aventure » met en exergue Paris Match. Le clan Le Pen lui commence à cogiter, et quand on cogite, c’est qu’on s’inquiète, conclut David Doukhan dans le Parisien.
Marc Bourreau