L’affaire Bygmalion est dans tous vos journaux ce matin Longtemps il fallait gagner les campagnes présidentielles quoi qu’il en coûte et puis ce temps a passé, les dépenses de campagne ont été encadrées mais celles de la campagne du candidat Sarkozy en 2012 ont explosé et l’ex-président a nié hier au palais de justice de Paris sa responsabilité dans la mise en place d’un système de double facturation.
Nicolas Sarkozy : « Une bonne sono » dit-il à la cour, « pour ne pas me casser la voix. Je ne suis pas Patrick Bruel ».
Pour le Figaro, Nicolas Sarkozy refuse toute folie dépensière, idem pour Libération il ne reconnait pas l’explosion des coûts de cette campagne pour sa réélection il y a 9 ans. Et il le fait avec des mots à lui : « S’il y avait eu tout cet argent en plus, on aurait dit Sarkozy est devenu fou, il fait servir du caviar aux militants » Savait-il que sa campagne coûtait trop cher ? « Je n’ai jamais vu Chirac ou Balladur signer une facture. Je suis connu pour beaucoup déléguer ». L’ex-candidat explique aussi à la cour qu’il avait donné des instruction pour ne pas dépenser trop : « J’ai toujours dit à mon équipe que j’aimais les petites réunions, de mille à deux mille personnes. On est au contact des gens, ça galvanise. »
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Sur les équipements, sa seule préoccupation était d’être entendu : « Une bonne sono » dit-il à la cour, « pour ne pas me casser la voix. Je ne suis pas Patrick Bruel ». Quant aux responsabilités de l’entourage, Sarkozy ne savait pas mais le staff lui savait, et l’ancien président s’étonne de son silence : « qu’est-ce qui fait que les gens sont terrorisés au point de ne pas dire les choses ? ». Stéphane Durand-Souffland chroniqueur judiciaire du Figaro achève son article ainsi : « le prévenu se défend avec une ténacité exubérante qui l’entraîne sur des chemins de traverse qui lui vaut une relance cinglante de la présidente du tribunal +vous ne répondez pas à la question+ ». C’est le problème des professionnels de la politique quand l’estrade se situe dans un palais de justice : ils parlent un peu à leurs juges et beaucoup à l’opinion publique. Le fiel qui reste est pour leur rivaux. Mais au moins ici, la salle est gratuite.
David Abiker