Sri Lanka : En défaut de paiement, le pays s’enfonce dans la crise

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La dette extérieure du Sri Lanka est estimée à plus de 50 milliards de dollars. Le pays s’enfonce dans la crise et annonce un défaut de paiement.

Le Sri Lanka préfère importer de la nourriture plutôt que de payer ses créanciers

Le Sri Lanka plonge de plus en plus dans la crise. Colombo a annoncé, le 12 avril, être en défaut de paiement temporaire. Le pays confronté à sa pire récession, depuis 1948, ne pourra rembourser sa dette extérieure, estimée à 51 milliards de dollars. L’île subit également une importante inflation, + 22% sur les produits alimentaires, et risque de se confronter à des difficultés pour nourrir sa population. C’est le résultat d’une économie dopée par le surendettement chronique et qui s’est heurtée aux crises actuelles. En effet, le Sri Lanka vit à crédit et utilise chaque emprunt pour rembourser le précédent.

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Malheureusement avec la pandémie, et la guerre en Ukraine qui provoque une hausse des prix généralisée, les caisses se vident inexorablement. Selon Ludovic Subran, chef économiste chez Allianz, le pays ne peut plus rembourser ses dettes : « le Sri Lanka a un coût d’endettement à hauteur de son budget annuel. Les dirigeants ont annoncé qu’à cause de la crise alimentaire et énergétique, ils favoriseront l’importation des matières premières nécessaires au fonctionnement du pays plutôt que de payer leurs créanciers ». Leur objectif prioritaire est donc de calmer la colère sociale.

Le Sri Lanka devra céder une partie de ses ports à la Chine

Depuis des semaines, le pays connaît des émeutes de la faim. Pourtant sans remboursement, aucun nouvel emprunt n’est possible et donc les possibilités d’acheter s’amenuisent. Ce cercle vicieux impacte directement les Sri Lankais :« les vrais risques pour la population sont les insécurités alimentaires et énergétiques mais surtout une montée de la pauvreté dans le pays ». Asphyxié, le Sri Lanka attend un éventuel renflouement par le Fonds Monétaire International. En parallèle, le pays devra négocier avec ses créanciers, principalement avec la Chine. Colombo risque donc de perdre gros selon l’économiste Jean-Joseph Boillot : « dans les contrats passés avec la Chine, en cas d’impossibilité de paiement, des clauses indiquent l’obligation de concéder des droits de propriété sur les zones portuaires ». En clair, le Sri Lanka devra céder l’exploitation d’une partie de ses ports à Pékin, comme ce fut le cas en 2017, pour éponger une partie de sa dette.

Eric Kuoch 

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch : 

 

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