Pascal Boniface était l’invité de la matinale de Radio Classique. Si le politologue et directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) ne croit pas en la hausse de la menace terroriste, il s’inquiète cependant du sort des Afghans ayant travaillé avec les Occidentaux.
Afghanistan : les talibans contrôlent fermement les frontières
Interrogé sur la question d’un risque d’exode non maitrisé de la population afghane dans les prochains mois, le politologue a répondu que cette situation ne risquait pas de se produire car, « les talibans contrôlent très fermement la situation ». Ils surveillent aussi bien les frontières terrestres que l’aéroport de Kaboul, explique-t-il. Montrer que la population ne les fuit pas constitue un enjeu majeur pour les talibans, ajoute-t-il. Mais selon lui, ils ne parviennent pas à convaincre les forces vives de rester dans le pays.
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Toutes les personnes qui ont travaillé avec les Occidentaux ou qui sont en contact avec les ONG, avec le monde académique ou journalistique vivent dans l’angoisse, assure le directeur de l’IRIS. A la lumière des faits passés, mais aussi des récents règlements de comptes dans les villes qui ont été reprises cet été par les talibans, leurs vies apparaissent menacées, poursuit-il.
G7 : le récent communiqué est « un peu pathétique »
Alors qu’un afghan rapatrié en France est mis en garde à vue car soupçonné d’avoir collaboré avec les talibans, Pascal Boniface estime qu’il n’y a pas de hausse de la menace terroriste. Il ne croit pas que « les talibans aient la stratégie de Daech de s’infiltrer dans les sociétés occidentales pour les dynamiter », car « c’est avant tout un mouvement nationaliste ». Le directeur de l’IRIS reconnait toutefois que le risque 0 n’existe pas. Mais même si le rapport de force est favorable aux talibans, la communauté internationale n’est pas totalement impuissante car il lui reste les moyens financiers et commerciaux, souligne-t-il. En revanche, le directeur de l’IRIS juge le nouveau communiqué du G7, concernant la question afghane, comme étant « un peu pathétique ». Le groupe de discussion n’est certainement pas en mesure d’effrayer les talibans, ajoute-t-il.
Alexandra Legrand