La Finlande et la Suède désirent intégrer l’OTAN. L’arrivée des deux pays scandinaves dans l’organisation politico-militaire serait un renfort de poids face à la menace russe.
La Finlande représente 900 000 hommes en capacité de se battre
Le 15 mai, la Finlande et la Suède ont officiellement fait leur demande d’adhésion à l’Otan Le parlement finlandais, doit étudier dès le 16 mai ce projet. Depuis plusieurs semaines l’idée faisait son chemin. Les deux capitales scandinaves, qui partagent 1 300 km de frontières avec la Russie, craignant de subir le même sort que l’Ukraine, ont décidé de sauter le pas. Intégrer l’OTAN, c’est se mettre sous son égide et bénéficier d’une assistance mutuelle, en cas de conflit avec la Russie. Ces demandes succèdent à celles déjà formulées par la Géorgie, l’Ukraine et la Bosnie-Herzégovine.
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Cette décision d’Helsinki et de Stockholm représente un véritable coup dur diplomatique pour Moscou, mais pas seulement. En effet, avec Stockholm et Helsinki, l’OTAN se renforcerait militairement. La Suède compte 50 000 soldats professionnels. La Finlande représente 900 000 hommes en capacité de se battre. Selon Léo Péria-Peigné, géopolitologue des armements, ces adhésions amèneraient une expertise précieuse face aux Russes : « l’armée Finlandaise est une armée bien entrainée, équipée et très ancrée sur le territoire. Il est évident que cela change la donne stratégique ». La fin de la neutralité historique de la Suède et de la Finlande montre à quel point l’image de superpuissance militaire de la Russie s’effrite.
La Turquie bloque l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’Otan
Le Kremlin ne fait plus peur : « il y a 4 mois on considérait encore l’armée russe comme l’une des toutes meilleures au monde. Pourtant on a désormais vu que l’ours russe avait moins de dents et de griffes que prévu. Cela a atténué une certaine forme de crainte par rapport aux troupes de l’armée du Kremlin ». En réponse, Moscou n’a que peu de leviers. Elle a déjà arrêté ses exportations d’électricité vers la Finlande. Selon le géopolitologue Florent Parmentier une action militaire n’est pas une option : « il est peu vraisemblable que la Russie ouvre un autre front de guerre. On s’est rendu compte des difficultés des troupes de Poutine en Ukraine. L’ensemble de l’armée est donc concentré sur le territoire ukrainien ». Pour entériner ce mariage, il faudra l’unanimité des membres. Pour le moment, la Turquie bloque. Pourtant les chancelleries européennes restent optimistes. Le prochain sommet de l’alliance est prévu les 29 et 30 juin, le temps d’infléchir peut-être la position d’Ankara.
Eric Kuoch
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