L’essayiste Pascal Bruckner était l’invité de Guillaume Durand ce mardi 15 octobre 2019, à 8h15. Il dénonce l’impuissance de la communauté européenne face aux forces turques dans le Nord-Est de la Syrie. Il a par ailleurs expliqué que le retrait des troupes américaines était un véritable « bras d’honneur » fait aux Kurdes.
Une Europe impuissante face au régime d’Ankara
« On savait que l’Europe était impuissante. C’est une illustration supplémentaire. On se demande même si elle existe » a déploré ce matin Pascal Bruckner, à propos de l’offensive du régime d’Ankara dans le Nord-Est de la Syrie. Dans un contexte de Brexit, il a rappelé que seule la France disposait d’une « puissance militaire ». Après avoir énuméré les sanctions possibles à l’encontre de la Turquie (rupture des relations diplomatiques, rétorsions…), il a précisé que sur le long-terme rien ne garantissait que Recep Tayyip Erdogan se maintiendrait au pouvoir : « Rien ne dit qu’Erdogan aura longtemps le soutien de sa population et qu’il restera au pouvoir. Les choses peuvent se retourner contre lui. Les choses peuvent se retourner contre lui. Le pouvoir turc vit dans la nostalgie de l’empire ottoman. Erdogan essaye de grignoter 30 km pour en reconstituer une partie et de maintenir son influence à l’Est de l’Europe ».
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Retrait des troupes américaines en Syrie : « le doigt d’honneur » américain causant l’amertume des Kurdes
Pour Pascal Bruckner, le retrait des troupes américaines dans le nord-est syrien est une « débandade en pleine victoire »car les Américains étaient en position de force dans la région . « Pour des raisons purement électoraliste Donald Trump ne veut pas que ses boys reviennent dans des cercueils avant l’échéance électorale » a-t-il analysé. Malgré le durcissement de ton de la Maison Blanche, et la demande d’un « cessez-le-feu immédiat », les combats se poursuivent. L’essayiste a dit comprendre « l’amertume » des Kurdes qui nous ont aidé dans la lutte contre l’Etat islamique.
« Je comprends l’amertume des Kurdes (…) Ils ont défait l’Etat islamique et maintenant on leur fait un doigt d’honneur »
Pour Pascal Bruckner, le retrait des troupes ?? en Syrie s’explique par des raisons « purement électoralistes ». https://t.co/sHzj5EiEHw pic.twitter.com/YShBx67ITs
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Retrouvez l’intégralité de l’interview en vidéo :
Arthur Barbaresi