La disparition de la juge Ruth Bader Ginsburg a déclenché une émotion absolument considérable chez les démocrates américains. C’est très important, car cela peut changer l’élection présidentielle en novembre.
La Cour Suprême décide du sort de l’élection en cas de litige, comme en 2000
La Cour suprême est constituée de neuf juges nommés à vie par les présidents, un président démocrate choisit quelqu’un de favorable à son agenda, et un président républicain choisit évidemment un juge plus conservateur. En cas de fraude électorale, de problème, c’est toujours la Cour Suprême, à la majorité absolue, qui décide du sort de l’élection. Rappelez-vous ce qui s’était passé en 2000 : Bush contre Al Gore, des semaines de débats, la Cour Suprême avait décidé que Georges Bush allait devenir président des Etats-Unis. Donald Trump a donc tout intérêt à voir son juge à la Cour Suprême avant l’élection de novembre.
A lire aussi
Donald Trump avait envoyé une liste de remplaçants plusieurs semaines avant la disparition de Ruth Bader Ginsburg
Vendredi soir, il y a eu une révolte démocrate : Barack Obama a demandé au Congrès d’attendre l’élection. En ancien professeur de droit, il affirme que le principe même de la démocratie américaine est brisé, si la nomination du juge à la Cour Suprême a lieu avant l’élection. Joe Biden demande évidemment la même chose. Il y a 53 Républicains au Sénat, il faut une majorité absolue pour nommer un juge à la Cour Suprême, et ce week-end, deux sénateurs républicains ont commencé à se révolter contre Donald Trump, déclenchant sa fureur. Crise politique, crise constitutionnelle, crise de la Cour Suprême, personne ne sait ce qui va se passer. Il faut reconnaître que Donald Trump a été un fin stratège politique, il avait tout prévu : en apprenant que la juge Ginsburg était mourante, il avait fait déjà envoyer une liste de noms au Sénat, pour la remplacer.
Laurence Haïm