La guerre en Ukraine met en péril la lutte contre la tuberculose

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Avec l’invasion de la Russie, tous les efforts du pays pour combattre la tuberculose risquent d’être anéantis par la guerre, craignent des spécialistes. L’Ukraine a longtemps lutté contre la tuberculose, qui était la maladie infectieuse la plus mortelle dans le monde jusqu’à l’émergence du Covid-19.

Des antibiotiques doivent être acheminés à la population pour endiguer la tuberculose

Si la tuberculose peut être diagnostiquée et traitée, elle tue chaque année 1,5 million de personnes dans le monde et en infecte plus de 10 millions, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’Ukraine enregistre environ 30 000 nouveaux cas par an, et elle affiche l’un des taux les plus élevés au monde de tuberculose pharmaco résistante. 1 cas sur 3 n’arriverait pas a se traiter avec des antibiotiques classiques. L’OMS lance un avertissement et a déjà débloqué 3 millions d’euros de son fond d’urgence pour acheminer des traitements dans le pays. A Nipro dans le centre de l’Ukraine, l’organisation achemine des antibiotiques pour endiguer la tuberculose. Sur place, Tarik Jasarevic, porte-parole de l’OMS, sait que le plus dur reste a faire, les distribuer dans tout le pays : « beaucoup d’Ukrainiens sont sur les routes, et le système de santé est en péril. De nombreux patients ne reçoivent pas les soins nécessaires parce qu’on manque de matériel dans les établissements hospitaliers, notamment d’oxygène ». 

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Sur les 30 000 nouveaux cas par an, 1/3 des tuberculoses étaient déjà résistantes aux traitements faute de diagnostic rapide. Avec les millions d’Ukrainiens sur les routes, la situation va s’aggraver. L’infectiologue Jean-Daniel Lelievre, de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil appelle à une vigilance accrue dans les hôpitaux des pays d’accueil : « c’est un enjeu de santé public, parce que la durée d’une tuberculose est au minimum 6 mois. Une fois que le mal s’est installé à un endroit, malheureusement les bactéries transmises peuvent être très résistantes aux traitements ». La vaccination des enfants est aussi essentielle, alors l’Union européenne anticipe. Des milliers d’injections BCG sont proposées a la frontière polonaise. Des vaccins contre la rougeole vont également être envoyés.

Rémi Pfister 

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :

 

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