La Chine et les Etats-Unis se parlent pour limiter les risques d’une confrontation armée

Kremlin / Gage Skidmore

Un sommet à distance a eu lieu cette nuit entre Joe Biden et Xi Jinping, les présidents américains et chinois.  Que les chefs des deux plus grandes puissances mondiales aient tenu à se parler longuement en visioconférence, et l’aient annoncé à l’avance, est en soi un événement important.

Joe Biden et Xi Jinping se connaissent bien personnellement, et sont chacun persuadés qu’une guerre leur serait dommageable

On avait eu des prémices de cette amélioration pendant la COP26, la conférence climatique de Glasgow. Soudain était tombé un communiqué conjoint sino-américain où les deux pays s’engageaient ensemble à tout faire pour respecter l’impératif décidé pendant la COP21 de Paris d’un réchauffement de la planète limité à 1.5 degré par rapport à l’ère préindustrielle. On ne peut pas encore parler d’un dégel des relations sino-américaines, c’est plutôt que nous avons affaire à deux leaders qui ne veulent pas que la compétition entre leurs deux pays tourne à la confrontation armée.

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Joe Biden et Xi Jinping ne veulent pas tomber dans ce que l’historien américain Graham Allison a appelé le piège de Thucydide. C’est quand une puissance déclinante va entrer en guerre, pour empêcher un pays rival de la dépasser. Comme, dans la guerre du Péloponnèse, au 5ème siècle av JC, quand Sparte a fait la guerre à Athènes, parce qu’elle ne supportait plus l’empire que se construisaient petit à petit les Athéniens. Notre chance est que Joe Biden et Xi Jinping, à la fois se connaissent bien personnellement, et sont chacun persuadés qu’une guerre leur serait dommageable. Quels sont les plus dangereux points de friction entre la Chine et l’Amérique ? Il y a la guerre commerciale et la guerre technologique, mais ces guerres ne feront pas couler de sang. Quant à la cyberguerre, les deux leaders veulent la freiner.

Taïwan, seul dossier vraiment explosif entre Pékin et Washington

Le seul dossier vraiment explosif est celui de Taïwan. Biden a dit que s’il l’île était attaquée, l’Amérique la défendrait. Heureusement, lors du dernier plenum du comité central du parti communiste, Xi n’a pas précisé si la réunion de l’île à la mère patrie – qui reste un impératif non négociable – sera réalisée par sa génération ou par les suivantes. Le deal sera donc celui-là : la Chine renonce à s’emparer de Taïwan par la force et l’Amérique continuera à s’en tenir à son dogme de la Chine unique.

Renaud Girard

 

 

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