Guerre en Ukraine : Zelensky a rendu sa fierté à l’Europe, affirme Pascal Bruckner

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L’écrivain Pascal Bruckner était l’invité de l’émission Esprits libres ce matin sur Radio Classique, au micro de Renaud Blanc. Lors de ce rendez-vous de débat, il a dressé un portrait élogieux du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui est resté à Kiev pour défendre son pays, malgré les menaces qui pèsent sur sa vie.

Zelensky tient bon, assure Pascal Bruckner

En ce 14ème jour de guerre en Ukraine, Pascal Bruckner tient à saluer le changement d’image du président Zelensky, comédien de profession : « de petit saltimbanque, assez drôle d’ailleurs, il est passé au statut de chef de guerre ». L’essayiste pointe la métamorphose d’un homme qui a « été élevé par les évènements au rang de héros national ». De nombreuses voix ont salué son courage d’être resté à Kiev alors que sa vie est menacée. Selon le général Trinquand, le groupe Wagner, composé de plusieurs centaines de mercenaires, a été déployé aux abords de la capitale ukrainienne, avec pour mission de l’éliminer, ainsi que le maire Vitali Klitschko. « Zelensky tient bon, il n’a pas été encore assassiné par les services russes » souligne Pascal Bruckner, ajoutant « qu’il va incarner une figure de résistance. Il a même rendu sa fierté à l’Europe ».

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Pascal Bruckner : « l’émotion pro ukrainienne risque de se fissurer face aux difficultés économiques »

Renaud Blanc, le présentateur de la matinale de Radio Classique, rappelle que l’écrivain a récemment comparé le président ukrainien à Churchill, dans les colonnes du Figaro. Est-il allé un peu vite ? S’il le reconnaît volontiers, Pascal Bruckner note qu’« on a envie de mettre en avant l’homme qui ne plie pas devant la force brute et qui appelle les Européens à résister ». Il estime qu’il les a même galvanisés, et « a rendu à l’Europe une volonté de se battre, de se dresser comme un seul homme face à l’invasion russe ». Toutefois le scénario pourrait changer et l’invité de Renaud Blanc s’interroge : « est-ce qu’il va être obligé, à un moment ou à un autre, de négocier » ? Autre source de préoccupation, cette vague de soutien pourrait s’effriter avec le temps : « combien de temps les Européens vont être unanimes face à Poutine, parce que les difficultés économiques arrivent. Le prix du gaz, de l’électricité et de l’essence va augmenter, et je crois que l’émotion pro ukrainienne risque de se fissurer face aux difficultés économiques ».

Béatrice Mouedine

 

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