Luc Ferry était l’invité d’Esprits Libres, ce lundi 21 mars sur Radio Classique. Au micro de Guillaume Durand, qui présentait l’émission, le philosophe et ex-ministre a estimé que deux choses pourraient amener la France à participer militairement à la guerre en Ukraine : l’attaque par la Russie d’un pays de l’Otan, et une attaque chimique contre la population ukrainienne.
Emmanuel Macron se comporte mieux que Joe Biden face à la guerre en Ukraine, selon Luc Ferry
Alors que la guerre en Ukraine a commencé il y a quasiment 1 mois, Luc Ferry assure que le président russe Vladimir Poutine a deux choses en tête : « il veut la capitulation de l’Ukraine, ce qui est extrêmement problématique parce que les Ukrainiens ne capituleront pas. Deuxièmement, il pense que la recomposition du monde se fera autour de la Chine. Par conséquent, terroriser l’Union européenne ne le gêne pas ». Pendant ce temps sur le terrain, l’armée russe semble progresser extrêmement lentement, souligne Guillaume Durand, pointant « une sorte de statu quo avec menace de missiles à longue portée ». Luc Ferry souligne qu’il y a, à ce sujet, plusieurs points de vue. Les services français et américains « ne s’attendaient pas à la résistance ukrainienne », selon lui.
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L’autre regard que certains portent sur le conflit et la lente progression des Russes est que « Vladimir Poutine n’a aucune intention d’anéantir la population », car, rappelle Luc Ferry, le maître du Kremlin le dit lui-même : « l’Ukraine est le berceau de la Russie ». Dans ce contexte, la France peut-elle être amenée à intervenir militairement ? « Une des lignes rouges pourrait être l’utilisation d’armes chimiques », pointe l’invité de Guillaume Durand, l’autre limite étant l’attaque d’un pays de l’Otan. Toutefois selon Luc Ferry, la négociation est la seule option qui tienne la route dans les scénarios de sortie de crise. Il souligne d’ailleurs qu’Emmanuel Macron l’a compris, et que le président français « se conduit beaucoup mieux que le président américain Joe Biden » qui selon lui refuse de négocier avec Vladimir Poutine. « Emmanuel Macron veut préserver les chances de la négociation, parce qu’il n’y a pas d’autres sorties possibles », conclut le philosophe.
Béatrice Mouedine