Guerre en Ukraine : A l’hôpital Okhmadet de Kiev, 200 enfants malades sont bloqués dans les sous-sols

Emilio Morenatti/AP/SIPA

Plus de 800 enfants ont dû être évacués de l’hôpital Okhmadet de Kiev afin d’éviter qu’ils soient victimes des bombardements.

Ces enfants sont transférés dans des hôpitaux en Pologne ou en Allemagne

Si la plupart des enfants ont quitté les lieux, certains n’étaient pas en état d’effectuer un tel voyage, 200 très jeunes patients intransférables sont terrés dans les sous-sols de l’hôpital où le service de neurochirurgie infantile a déménagé. En seulement quelques jours, les sous-sols de l’établissement se sont transformés en abris anti-aériens, désormais gardés par des hommes armés. Mais des convois sanitaires s’organisent tant bien que mal pour tenter de gagner la frontière polonaise. Alex Istomin est arrivé samedi 5 mars à Lviv, à 70 kilomètres de la frontière polonaise. Avec lui, 33 enfants sont atteints de leucémie. Il les soignait à l’hôpital Okhmadet de Kiev. C’est un trajet de cinq jours à travers l’Ukraine avec des dizaines d’ambulances. Mais bientôt ces convois ne seront plus possibles : « cela devient de plus en plus difficile de les organiser. Les routes sont détruites et les ambulances se font de plus en plus rares. Les enfants ne peuvent pas prendre le train ni le bus car leur immunité est trop faible. Ils risqueraient de ne pas survivre ou de contracter une autre infection ».

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La ville de Lviv est épargnée par les combats, elle est donc devenue un hub humanitaire. Ces enfants sont ensuite transférés dans des hôpitaux en Pologne ou en Allemagne. Mais à Kiev, 200 enfants sont encore coincés dans l’hôpital Okhmadet : « j’appelle toutes les 6 heures pour voir s’il y a une possibilité pour un ou deux enfants de quitter Kiev. Mais ils sont tous intransportables, ils ne survivraient pas au trajet. Ce qui se passe, c’est un crime contre l’humanité. C’est comme dire à ses enfants on vous tue à petit feu ». Alex Istomin tentera ces prochains jours de retourner à Kiev pour y amener des médicaments. Il reste aussi à trouver des places dans les services pédiatriques des pays limitrophes.

Rémi Pfister

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :

 

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