Emmanuel Macron a appelé hier le premier ministre australien Scott Morrison pour lui proposer une aide opérationnelle immédiate de la France. L’Australie est en proie à des incendies d’une ampleur sans précédent, des régions entières sont dévastées et le week-end a été catastrophique
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49 degrés à Sydney, 45 à Canberra
Le sud-est du pays notamment ressemble de plus en plus à un immense brasier. Depuis hier, il y a une légère accalmie avec des températures plus clémentes et un peu de pluie, mais samedi le thermomètre a atteint 49 degrés dans la banlieue de Sydney, 45 degrés à Canberra : vague de chaleur, vents forts et sécheresse depuis 2 ans, un cocktail parfait pour ces méga feux. Selon Jean-Baptiste Filippi, chercheur au CNRS et spécialiste des incendies, « il y a un indice incendie en Australie, qui n’est pas sensé dépasser 100 et là, c’est quotidiennement au-dessus de 110, 115. C’est une répétition de conditions extrêmes qui durent depuis le début du mois de décembre ».
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Le feu a déjà parcouru en Australie plus de 8 millions d’hectares, l’équivalent de la superficie de l’Irlande. C’est 3 fois plus qu’en Amazonie l’été dernier, ou encore 10 fois plus qu’en Californie en 2018. 150 feux simultanés brûlent en ce moment en Nouvelles Galles du Sud, la région la plus touchée. Des feux incontrôlables pour certains et tellement gigantesques qu’ils créent leur propre météo, c’est ce que l’on appelle les pyrocumulonimbus. La NASA les appelle nuages dragons cracheurs de feu.
480 millions d’animaux morts dans les incendies en Australie
24 personnes sont mortes depuis le début des incendies, avec des conséquences également sur la faune et la flore. Des chercheurs de l’université de Sydney estiment ainsi que 480 millions d’animaux sont morts dans ces feux. Tout cela soulève une question : cette catastrophe est-elle liée au réchauffement climatique ? Les conditions extrêmes relevées en Australie sont bien un indicateur supplémentaire des bouleversements climatiques selon Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour l’association Canopée. Il ajoute que les modèles climatiques dans cette partie de l’Australie sont en train de se transformer en un climat méditerranéen, avec des périodes de sécheresse et d’incendie plus importantes. « C’était prévisible » , poursuit-il, « l’Amazonie qui s’assèche, le permafrost en Arctique, qui commence aussi à dégeler. Ce sont les premiers à pâtir du bouleversement climatique ». Et ces incendies devraient se poursuivre encore plusieurs semaines ou même plusieurs mois. La haute saison des feux en Australie se situe habituellement fin janvier début février.
Baptiste Gaborit