Comme la trompette ou le trombone, le cor fait partie des cuivres. Ses 4 mètres de longueur le rendraient injouable s’il n’était pas enroulé sur lui-même. Longtemps réservé à la chasse, il rejoint progressivement la musique de salon et l’opéra. Il apporte à l’orchestre sa sonorité chaude inimitable, si appréciée des compositeurs romantiques. On vous propose de réviser quelques fondamentaux du cor, et notamment son vocabulaire.
Quelle est la différence entre le cor et la trompette ?
Le cor et la trompette appartiennent à la même famille d’instruments à vent : les cuivres. Mais ils n’en restent pas moins distincts, avec un son et un répertoire propre. La sonorité de la trompette est plus claire car la perce (la forme du tuyau) est cylindrique, tandis que celle du cor est conique, ce qui lui donne un son plus chaud mais aussi plus sombre. En revanche, tous les deux ont vécu la même évolution technologique au XIXème siècle : l’apparition des pistons. Au nombre de trois, ils envoient le son dans une partie supplémentaire du tuyau. Plus ce dernier est long, plus le son est grave. Les pistons, aussi appelés palettes, permettent donc non seulement de jouer toutes les notes de la gamme, mais aussi de descendre progressivement dans la tessiture.
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A quel âge peut-on commencer à apprendre le cor ?
Pendant longtemps, il n’existait que des cors “taille adulte”. Aujourd’hui, les facteurs de cor (les artisans fabricants) ont trouvé comment enrouler l’instrument sur lui-même d’un tour de plus. Cela crée un cor plus petit, adapté aux enfants, qu’on appelle “le cor petite main”. On peut donc désormais commencer l’apprentissage à 6 ou 7 ans. Le débutant découvrira alors comment se servir de l’embouchure. Comme pour la flûte traversière ou la trompette, il ne s’agit pas juste de souffler dans l’instrument, mais de positionner ses lèvres d’une certaine façon pour produire une attaque. Reste le poids de l’instrument, relativement lourd quand il faut le tenir longtemps : un cor pèse environ 1,5 kg, quand un violon ne fait que 500 g.
Solo de cor de la 5ème Symphonie de Tchaïkovsky (Orchestre Philharmonique d’Oslo, dir. Vassily Petrenko)
Peut-on jouer du cor de chasse quand on a l’habitude du cor d’harmonie ?
Comme la trompette, l’ancêtre du cor d’harmonie n’avait pas de piston. Ce cor naturel se tenait à l’horizontal, avec une seule main. Le sonneur jouait les différentes notes en modifiant légèrement la position des lèvres sur l’embouchure, pour faire sortir les harmoniques naturelles du son de base. Au départ, on utilisait ce cor à la chasse, pour communiquer à distance. Un véritable code musical s’était mis en place, notamment pour prévenir les autres chasseurs postés plus loin dans la forêt de la présence d’un animal et de son genre. De petits groupes avec plusieurs instrumentistes sont ensuite formés pour le seul agrément des oreilles, appelés musique d’écurie.
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La manière de tenir l’instrument évolue légèrement. Positionné plus bas, la main droite peut se glisser dans le pavillon. Elle peut alors atténuer le son comme une sourdine, changer sa couleur (chez les cornistes, on parle de sons ouverts ou fermés) et même modifier la note jouée en l’abaissant plus ou moins. Les possibilités du cor s’en trouvent démultipliées, ce qui lui vaut d’intégrer l’orchestre aux côtés des cordes au XVIIIème siècle, où il voisine avec un autre instrument à vent : le hautbois. Aujourd’hui, le cor de chasse est plutôt utilisé dans certaines œuvres baroques, ou dans la musique militaire. Un corniste étant formé à la technique du jeu “à la bouche”, il peut en théorie jouer du cor d’harmonie et du cor de chasse. Quant à la trompe de chasse, elle sonne un demi-ton plus bas (en ré et non en mi bémol) et reste l’emblème du monde de la vénerie.
Sixtine de Gournay