14% des coraux ont disparu dans le monde depuis 2008, c’est ce que révèle la plus grande étude jamais réalisée sur l’état des récifs coralliens qui vient d’être publiée. En cause notamment : le réchauffement climatique.
En moins de 10 ans, 14% des coraux sont morts, cela représente environ 12 000 kilomètres carrés
300 scientifiques ont participé à cette étude réalisée pour le réseau mondial de surveillance des récifs coralliens. Plus de 2 millions de données ont été collectées en 40 ans sur 12 000 sites différents et à travers 73 pays. Les coraux étaient stables avant 1998, leur disparition s’accélère depuis selon Serge Planes, directeur de recherche au CNRS et co-auteur de cette étude, « depuis 2009 on a perdu 15% et de façon constante, des récifs coralliens sur la planète. Aujourd’hui, on a plus aucun signe de récupération ». En moins de 10 ans, 14% des coraux sont morts, cela représente environ 12 000 kilomètres carrés. C’est plus que tous les récifs coralliens d’Australie.
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Les pollutions locales, la surpêche mais surtout le réchauffement climatique et la hausse de la température des océans en sont les causes principales, « depuis 2010 on est tous les ans sur des anomalies de températures de surface c’est-à-dire, que la température de l’eau est anormalement élevée par rapport à la moyenne des 50 dernières années ». Les vagues de chaleur sont trop fréquentes pour laisser le temps nécessaire à la régénération des coraux.
Les récifs coralliens abritent ¼ des espèces marines dans le monde
La chaleur génère désormais un stress trop important pour ces récifs coralliens selon Serge Planes, « lorsque vous avez une augmentation de la température, on va voir des évènements de blanchissement c’est-à-dire que l’on a une rupture de la symbiose entre l’algue et le corail qui est normalement essentielle. Il y a donc une grande mortalité des coraux comme ça a été le cas sur la grande barrière en Australie sur les années 2018/2019 ». Si les récifs coralliens ne couvrent que 0.2% des fonds océaniques, ils abritent ¼ des espèces marines dans le monde. Ils sont un habitat crucial, des nurseries géantes pour la faune marine. Il y a tout de même 2 motifs d’espoirs. Le premier est que les scientifiques notent que dans l’est asiatique, au large des Philippines, de la Thaïlande, et de l’Indonésie, la présence coralienne en 2019 était plus élevée qu’en 1983 lorsque les premières données ont été collectées dans la région.
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Cela signifie que les espèces de corail dans cette région ont développé une résistance naturelle au réchauffement climatique. Le second motif d’espoir réside dans la capacité de régénération des coraux qui n’a pas disparu. Pour le directeur de recherche au CNRS, il faut donner du temps au récifs coralliens. L’une des stratégies est de limiter le stress chez ces récifs avec des aménagements côtiers et le traitement des eaux usées par exemple. L’autre stratégie serait d’augmenter la capacité de restauration des coraux, les aider à se reproduire, leur laisser du temps. Il faut limiter de toute urgence le réchauffement climatique pour récupérer les récifs coralliens partout dans le monde.
Baptiste Gaborit