C’était une des grandes promesses de campagne d’Anne Hidalgo à Paris : végétaliser la capitale. Le plan arbres de la mairie est présenté aujourd’hui au Conseil de Paris. L’objectif est de planter 170 000 arbres en 6 ans.
Il fait en moyenne 2.1 degrés plus frais sous le couvert des arbres qu’en dehors, en période estivale
La capitale compte déjà 500 000 arbres, 300 000 dans les bois de Boulogne et de Vincennes et 200 000 dans Paris intramuros. Selon Christophe Najdovski, adjoint à la maire de paris, en charge des espaces verts et de la biodiversité, « il s’agit d’enrichir ce patrimoine et de faire en sorte que l’on puisse planter partout où cela est possible : dans les rues, sur les places, dans de nouveaux espaces verts. On doit passer d’une ville avec des jardins à une ville jardin ». Il faut donc planter partout où c’est possible et créer des mini forêts urbaines. La première sera place de Catalogne, à côté de la gare Montparnasse.
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La concertation va bientôt commencer et d’autres plantations sont prévues comme par exemple, sur le parvis de l’Hôtel de Ville. L’arbre est l’allié des villes dans la lutte face au changement climatique et notamment face aux vagues de chaleur à venir. Christophe Najdovski affirme qu’il faut une végétalisation massive dans les villes, « il faut faire en sorte que l’on soit à moins de 300 mètres d’un îlot de fraîcheur surtout en période de canicule. L’arbre capte les polluants, il abrite de la biodiversité et apporte également un bien être psychique ». Paris veut aussi préserver l’existant. La taxe d’abattage des arbres va être relevée de 32% et une charte va être signée avec des opérateurs publics et privés pour éviter les abattages ou compenser lors des chantiers. Des chercheurs du CNRS ont installé des capteurs de températures en plein cœur des forêts et ont comparé avec les températures autour. En Europe, le résultat démontre qu’il fait en moyenne 2.1 degrés plus frais sous le couvert des arbres qu’en dehors, en période estivale.
« Sous un couvert de canopée de moins de 40%, l’effet isolant ne sera pas suffisant »
Les arbres jouent le rôle de parasols et surtout ils rafraîchissent l’atmosphère grâce à leur transpiration. Selon Jonathan Lenoir, chercheur au CNRS et principal auteur de cette étude, « on a un effet de transpiration des arbres qui se fait par les feuilles avec leurs stomates qui vont s’ouvrir pour laisser de la vapeur d’eau sortir. C’est cet effet de pompage de l’eau froide du sol vers l’atmosphère qui va faire, par la transpiration, descendre la température de l’air ambiant ».
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Les mini forêts urbaines peuvent elles jouer ce même rôle isolant ? Cela dépendra de leur taille évidemment mais aussi du couvert arboré selon le chercheur, « si on a plus de 50% de couvert de canopée, l’effet sera positif car les températures baisseront pendant les périodes estivales. En revanche, sous un couvert de moins de 40%, l’effet isolant ne sera pas suffisant ». Cet effet isolant peut disparaître si les arbres sont soumis à des canicules et des sécheresses importantes. Ils se protègent, transpirent moins et dépérissent. Il faut donc bien choisir les essences des arbres qui seront plantées. La mairie de Paris travaille sur le sujet depuis 2018 et devrait bientôt publier un guide des essences les plus résistantes.
Baptiste Gaborit