Moins de pesticides dans l’agriculture, la nouvelle stratégie européenne « Farm to Fork »

Les eurodéputés votent cette semaine à Strasbourg la nouvelle stratégie agricole pour les prochaines années dans l’Union Européenne : « Farm to Fork», « de la ferme à la fourchette » en français.

2030 : l’objectif est de porter la part de l’agriculture biologique à 25% des surfaces cultivées

C’est en fait la déclinaison agricole du « pacte vert » qui vise à aller vers des productions plus respectueuses de l’environnement. Cette stratégie prévoit, à l’horizon 2030, de porter la part de l’agriculture biologique à 25% des surfaces cultivées contre environ 8,5% en 2019. Il s’agit aussi de ramener à zéro les importations de soja ou de baisser de moitié les usages de pesticides et d’antibiotiques vétérinaires. Déjà les critiques se succèdent et les lobbys, notamment de l’agro-industrie, se font entendre. En réduisant notamment les engrais, la stratégie européenne « de la ferme à la table » pourrait entraîner une baisse de rendements de 15% en moyenne selon une étude de la commission européenne et c’est l’élevage qui serait le plus touché. Selon Christiane Lambert, présidente de la FNSEA : « quand on retire 10% de la surface de production il y a l’obligation de réduire de 30% les engrais et 50% les produits phytosanitaires, évidemment cela fait moins de rendement. Les 4 études qui ont été faites montrent des baisses de rendements : dans le domaine de la céréaliculture comme le blé, l’orge, le maïs, avec une baisse de 10 à 13%, cela montre aussi une réduction de la viande de porc et de bovins, c’est donc s’exposer à importer plus de produits ».

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De leur côté, les lobbys de l’agro-industrie montent au créneau car cela va perturber leurs business explique Benoit Biteau, eurodéputé vert, mais il n’y aura pas d’apocalypse alimentaire contrairement à ce qu’ils affirment : « quand on réinvente l’agroécologie pour avancer vers une certification de l’agriculture biologique, qu’on utilise d’autres ressources génétiques mieux adaptées à l’agriculture biologique et que l’on a un mélange d’espèces, non seulement on n’observe pas de perte d’activité au contraire, on observe une augmentation ». Selon cet eurodéputé, ce nouveau modèle d’agriculture pourrait réduire de 20% à 30% les émissions de gaz à effet de serre produits par le secteur.

Emilie Valès 

Retrouvez le reportage d’Emilie Valès :

 

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