La littérature s’empare progressivement de l’écologie et de ses interrogations, en témoigne un prix littéraire créé en 2018, le prix du Roman d’écologie. L’édition 2021 a sacré hier Lucie Rico pour son roman Le chant du poulet sous vide aux éditions P.O.L, une fable drôle, cruelle et burlesque.
Lucie Rico : « Ce roman explore les contradictions qui sont les nôtres dans nos principes de consommation »
L’héroïne du roman est Paule, une citadine qui hérite d’un élevage de volailles à la mort de sa mère. Paule décide d’y rester pour s’occuper des poulets, elle s’y attache, joue avec eux, leur donne des noms, certains dorment même avec elle, puis elle les tue. Elle prend même du plaisir à cela, mais pour chacun d’entre eux, avant la mise à mort, Paule prend le temps de leur rendre hommage et leur écrire une biographie qu’elle présente aux clients du marché où elle les vend.
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Lucie Rico a fait de ces contradictions l’une des clé de son roman : « Paule résout le problème de la mort des poulets au prix d’une grande contradiction, l’hommage rendu et la biographie écrite au moment de leur mise à mort, un principe intenable sur le long terme (…) je voulais explorer avec ce roman toutes les contradictions qui sont les nôtres entre nos valeurs, notre héritage et nos principes de consommation ».
Alexis Jenni, prix Goncourt 2011, salue un livre intelligent, inventif et drôle
L’idée des biographies fonctionne tellement bien qu’elle va désormais vendre ses poulets en supermarché en quantité industrielle. Elle construit un élevage urbain de 10 000 poulets dans un immeuble qui leur est dédié et où travaillent des scénaristes qui écrivent à la chaîne des biographies.
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Le président du jury, l’écrivain Alexis Jenni, prix Goncourt 2011, salue un livre intelligent, inventif, drôle et porté par une écriture limpide. La littérature s’empare donc des thématiques écologiques, ce qui a donc motivé la création de ce prix, comme le rappelle Lucile Schmid, présidente de l’association du prix du roman d’écologie : « l’idée derrière la création de ce prix était de voir si en France il y avait une sorte d’inspiration liée aux transformations écologiques dans le romanesque ».
Baptiste Gaborit
